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Emission du 1er février 2015 : zone interdite.

M6 « Terrorisme, grand banditisme : d’où viennent les armes ?

lundi 2 février 2015, par Jean-Jacques BUIGNE fondateur de l’UFA

Initialement prévue pour le 18 janvier, déprogrammée en raison des événements, cette émission « Terrorisme, grand banditisme : d’où viennent les armes ? » a été diffusée le 1er février 2015.
Tout le monde s’attendait au pire avec les annonces tonitruantes sur la facilité de se procurer des armes en France ; les bourses aux armes et les ventes sur Internet étaient pointées du doigt.


-  Voir cette émission par REPLAYTIVI.

A charge et à décharge

Finalement le sujet a été un peu comme l’aurait fait un juge d’instruction : à charge et à décharge. Le journaliste Guillaume Barthelemy nous avait contactés il y a tout juste un an pour l’aider à pénétrer notre milieu. Ce que nous avions essayé de faire, mais les candidats à l’interview ne s’étaient pas bousculés.
Nous faisions cela pour ne pas « laisser la chaise vide » et avions été sévèrement critiqués par les forums qui nous traitaient de naïfs. En fait, le journaliste avait multiplié les initiatives pour pénétrer les clubs de tir et démontrer qu’il était facile de s’affilier à la FFTir et demander une autorisation. Pourtant tout le monde sait qu’il s’agit d’un parcours du combattant.

L’émission.

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L’émission s’annonçait mal, un braqueur présentait un PM C2 Espagnole qui est une copie de Sterling qu’il pensait être une Sten.
On trouvait "jadis" ce type d’arme "mal neutralisé" en espagne. Leur neutralisation s’est améliorée depuis.

Les journalistes démontrent qu’il est facile d’acheter une Kalachnikov en Europe de l’Est et l’acheminer, en autobus, jusqu’à Paris dans un sac de sport. Une sorte de trafic de fourmis.

Puis ils achètent par Internet une Kalachnikov neutralisée probablement en Autriche [1] demandent à un armurier à la retraite de la remettre en état. Ce dernier est étonné par le canon complètement bousillé : bouché à la chambre, bouché au centre et percé de multiples trous.

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Il est démontré que les armes proviennent de la région des Balkans. Nous le savions déjà mais c’est toujours bon que cela soit répété.

Il arrivent tant bien que mal à une remise en état, mais bute sur la culasse dont une partie des éléments sont absents et la tête de culasse meulée à 45°. En Belgique, ils arrivent à trouver les éléments manquants mais pas la culasse elle-même [2]. Ils jettent donc l’éponge et constatent qu’il est absolument impossible de remettre en état de fonctionnement cette arme neutralisée.Nous le savions déjà, mais que cela soit un journaliste qui le dise, cela tranche des services de police qui disent le contraire, sans le prouver jusqu’à présent.
Il montre une Kalach mal remise en état et qui a explosé au premier tir : attention les dégâts.
Il est évoqué les imprimantes 3D pour la fabrication des pièces manquantes. Ce dont nous doutons fort.

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600000 Kalach sont dans la nature et parviennent petit à petit en Europe occidentale en traversant 5 frontières.

Le responsable du service armement d’Essistoire [3] est largement intervenu pour expliquer, en totale liberté, son commerce d’armes neutralisées sur Internet. Ses propos cohérents ont bien défendu la cause des collectionneurs d’armes neutralisé.

Les failles

Toujours à la recherche de la faille pour acheter une arme de défense sans papiers, ils vont chez un armurier en caméra cachée. Là, ils obtiennent un fusil de chasse à canon double qu’ils arrivent à acheter, en liquide, sans papiers ni enregistrement, et à canon scié. Mais l’armurier le coupe à la grenadière soit au-delà de 45 cm. Donc l’arme reste en catégorie D1 [4].
L’arme ne sera pas déclarée, mais toutes les armes que les particuliers détiennent depuis une date antérieure au 1er décembre 2011 n’on pas a être enregistrées. Celle ci étant vendu maintenant devrait être enregistrée. En définitive, cet armurier n’a enfreint la règlementation qu’en ce qui concerne la non déclaration.
Cela fait un armurier véreux, soit environ 0,8 % sur les 800 qui existent en France. Quand on compte qu’il y a eu 4 ministres « indélicats » sur les 30 membres du gouvernement de la France, cela représente 12 %.

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Une licence de ball-trap de 50 € permet l’achat d’une arme de catégorie C.

Enfin, ils prennent une licence de Ball-trap pour 50 € (plus l’adhésion au club) sans fréquenter avec assiduité le stand de tir.
Avec cette licence et la présentation de la CNI, ils peuvent acheter une arme de catégorie C. Au cours d’une réunion, le député Philippe Plisson [5] reconnaît qu’il s’agit d’une faille de la réglementation des armes et qu’il va y avoir prochainement un décret pour y remédier.

Le pompon est l’achat, en toute illégalité, d’une arme de poing sur Internet !
Il s’agit du « Darknet », le réseau parallèle ultra confidentiel et ouvert aux trafiquants de drogue et aux criminels. Avec un logiciel, l’Internaute « emprunte » une adresse IP de l’autre bout du monde. Ainsi, impossible de « traçer » l’acheteur.
Avec ce système, le journaliste a pu acheter un PA avec deux chargeurs et une cartouche. Ironie de la situation : le colis a été livré dans un point relais situé dans un magasin de jouet.

Au cours du débat qui a suivi cette émission il a été [6] : L’achat d’armes sur Internet est pour les gens honnêtes qui en recherchent. Les malfrats n’ont pas besoin de se compliquer la vie, ils savent où trouver facilement des armes. Merci !

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Dans une séquence un peu "mélo" les armes sont détruites par le journaliste.

L’émission s’est terminée en apothéose : le journaliste avait commis trois illégalités :
- tenter de remettre en état une arme neutralisée,
- acheté une armes à canon scié,
- acheté un PA par Internet.

Symboliquement, il les a détruites en les découpant au chalumeau avec un commentaire "off" sur le fait que ces armes n’iront pas alimenter le marché parallèle.
Il faut juste rappeler que la destruction des armes est elle aussi règlementée. Elle doit être faite exclusivement par un armurier ou par le banc d’épreuve de St Etienne.

Témoignage sur l’évolution de la neutralisation des 25 dernières années
Nous avons reçu un témoignage d’un proche de l’UFA que nous vous faisons partager.

Comme dans beaucoup de pays de l’Union, le mode de neutralisation des armes en France a évolué sous l’angle du durcissement :
- on est passé de la goupille Mecanindus au bouchon imperçable posé à St Etienne (1978),
- puis le banc d’épreuve a commencé à couper les lèvre sdu chargeur etc etc.

Il est vrai qu’e jadis, on pouvait aisément remplacer certaines pièces des armes neutralisées par St Etienne. Cela d’autant plus qu’à l’époque les culasses, extracteurs, éjecteurs, chargeurs etc.. pouvaient s’acheter librement en Belgique, ce qui n’est plus le cas depuis pas mal d’années.

Aujourd’hui, les armes neutralisées à St Etienne seraient très difficiles à remettre en état ! J’ai reçu récemment une AK47 anciennement neutralisée en Allemagne, a une époque, cette arme était légale en France et j’avais meulé l’éjecteur et une lèvre du chargeur pour que la neutralisation soit totalement identique à celle qui était pratiquée en France.

Elle était accompagnée de son certificat officiel de neutralisation allemand mais n’était pas poinçonnée car à l’époque, cela ne se pratiquait pas en Allemagne pour les armes sneutralisées.

La nouvelle règlementation française exigeant un poinçon et un certificat de neutralisation, j’ai préféré refaire neutraliser l’arme à St Etienne (coût : 76,13 € + le sfrais de port), afin d’être totalement tranquille et de ne plus avoir à y revenir par la suite.

Quand l’arme est revenue de St Etienne, le canon déjà percéde 6 trous et bouché en Allemagne avait reçu un gros paté de soudure à l’arrière de la chambre : il est désormais réellement indémontable avec des moyens ordinaires.

La culasse (déjà coupée à 45° par la neutralisation allemande) avait été supprimée par st Etienne et un point de soudure avait été ajouté dans la rainure oblique de la pièce de manoeuvre, afin d’empêcher d’y remonter une autre culasse.

La tête du piston avait été coupée et le marteau, ainsi que diverses pièces du mécanisme de détente avaient été enlevées.

 

[1Si l’arme avait été neutralisée en Allemagne, la percussion à sec n’aurait pas pu se faire. Sur les neutralisations française, la percussion à sec est possible,

[2A noter que les percuteurs et extracteurs sont libres en Belgique et en France. Mais sans la culasse, ils sont complètement inutiles.

[3Emanuel Weltz

[4Voir définitions du B 2° §c) de l’Article R311-2 du code de la Sécurité Intérieure

[5Député socialiste de la Gironde et président du groupe Chasse à l’Assemblée Nationale,

[6dit par Frédéric Veaux, Directeur adjoint de la Police Judiciaire

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