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Comment classer ?
Mauvais temps pour les bossus
Catégorie D§e) ou B ? Classement issu du décret du 29 août 2023
mardi 29 août 2023, par
Résumé : Le nouvel arrêté ayant surclassé les armes pré/1900 en calibre 6,35 Browning, 7,65 Browning, 38 Spécial, de nombreux petits revolvers de la fin du XIXème siècle se retrouvent en catégorie B.
Ne vous y méprenez pas, je ne parle pas ici des personnes affligées d’une déformation de la colonne vertébrale, mais de revolvers de poche qui viennent de souffrir d’un changement de réglementation.
Les Bossus apparaissent vers 1905, en réaction à l’arrivée des premiers pistolets automatiques de poche sur le marché européen. A l’origine, ils sont chambrés dans des calibres classiques pour l’époque comme le 6 mm Vélodog ou le 8 mm du revolver réglementaire modèle 1892, mais basculent rapidement vers des munitions développées pour des pistolets automatiques, jugées plus puissantes à l’époque que les cartouches classiques des revolvers.
On les trouve alors dans tous les catalogues des fabricants belges et français puis en Espagne en calibres 6,35 et 7,65 Browning. Ils se distinguent des Bulldogs et des Vélodogs, plus anciens, par un carénage de l’appareil de percussion qui donne à l’arrière de la carcasse une forme qui évoque vaguement l’aspect des pistolets automatiques qui sont leurs concurrents directs.
Dérivé d’un brevet de 1878 avec un carénage
Pendant longtemps, ces armes soumises à détention restent classées en 4ème catégorie à cause de leurs calibres. Mais lorsque le classement ne se fait plus par calibre, elles commencent à apparaître sur le marché du fait même de leur conception, bien antérieure à 1900, puisqu’il s’agit de variantes du bon vieux Bulldog, une arme dérivée du Webley RIC breveté en 1868.
Les premiers Bulldogs ont été commercialisés par Webley à partir de 1878. L’arme a connu un tel succès que des armuriers belges, britanniques et américains en ont produit énormément de copies, de qualité très variable et dans des calibres divers. Plus tardifs, les modèles hammerless ou « Bossus » sont postérieurs à 1900, mais mis à part le carénage de l’appareil de percussion, ils sont technologiquement identiques aux bons vieux Bulldogs en ce qui concerne leur mode de fonctionnement.
La véritable nouveauté est liée à leur capacité de tirer des munitions modernes pour l’époque, empruntées aux pistolets automatiques de petits calibres. Cet avantage hier est devenu un inconvénient aujourd’hui.
Il semblerait qu’ils soient de plus en plus nombreux dans les stocks d’armes enlevés aux malfrats par les forces de l’ordre. Aucune affaire ne semble pour l’instant liée à ces armes qui pour la plupart n’ont jamais tiré une seule cartouche depuis leur sortie d’usine. Mais dans l’ambiance hyper sécuritaire où l’on vit depuis des années, leur sort est réglé. Les bossus sont condamnés. Ils vont glisser dans le tableau B des armes à « dangerosité avérée ».
Pire, un sort identique va s’appliquer aux Bulldogs et aux Puppies chambrés dans les mêmes calibres. Mais aussi au revolver le Novo et aux gros revolvers H.D.H. à double rang de chambres.
Si vous détenez une arme malheureusement surclassée en catégorie B), pour couler des « jours heureux » vous devez impérativement vous mettre en règle. Dans cet article nous expliquons toutes les possibilités pour le faire.
Rel. L- 20 /10/21