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Carte de collectionneur

Prouver sa notoriété de collectionneur

lundi 25 février 2019, par Jean-Jacques BUIGNE fondateur de l’UFA

Pour éviter que des individus n’ayant rien à voir avec le monde de la collection, sollicitent une carte du collectionneur dans le seul but de se procurer des armes de catégorie C, l’administration a exigé que la qualité de collectionneur des demandeurs puisse être attestée par une association reconnue. La démarche est du même ordre que celle qui fait demander un avis favorable de la FFT (la fameuse « feuille verte ») aux demandeurs d’une autorisation d’acquisition d’arme de catégorie B à titre sportif

Dans le domaine de la carte du collectionneur, le rôle joué par la FFT pour les tireurs sportifs sera tenu par des associations de collectionneurs récemment désignées par la décision ministérielle du 10 janvier 2019, parmi elles, l’UFA et la FPVA.
Dans le domaine du tir sportif, il est assez simple pour les présidents de club de s’assurer de l’assiduité, du sérieux et du respect des règles de sécurité avant de demander un avis favorable à la ligue régionale.
Il est en revanche bien plus difficile de recommander quelqu’un avec la même fiabilité, pour l’obtention de la carte du collectionneur. D’abord parce que beaucoup de collectionneurs sont des individualistes, collectionnant dans leur coin et restant très discrets sur leur passion, par ailleurs parce qu’il existe une grande variété dans la façon de collectionner.
Il a donc fallu que nos associations mettent au point des règles pour se faire une opinion sur les demandeurs d’une carte de collectionneur, avant de leur délivrer l’attestation prévue par le CSI ; Il fallait que ces règles soient transparentes et objectives et qu’elles écartent tout arbitraire comme tout copinage.
Nous avons finalement sélectionné trois critères de délivrance de cette carte :

-  Avoir fait preuve d’un engagement durable dans la défense des collectionneurs. Dans ce domaine, nous avons estimé que les candidats qui étaient membres de l’UFA ou de la FPVA depuis trois ans avaient manifesté leur engagement dans ce domaine et leur adhésion à nos combats, à une époque où cet engagement était purement une question de conviction et n’apportait aucun avantage particulier. Cette ancienneté dans nos associations suffira à bénéficier de l’attestation.

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Par exemple nous avions tiqué sur cette photo qui nous montre des reconstitueurs de 40 avec des fusils Mauser de catégorie C. Il faut savoir que si la carte de collectionneur permet le transport de la catégorie C, il ne permet pas le port. Finalement il s’agissait d’armes à blanc fournies par un loueur d’armes de spectacle.
De plus cette présentation se déroulait sur un terrain privé, donc il ne s’agissait même plus de port.
Mais nous avions rempli notre mission exigée par le CSI concernant la « sensibilisation aux règles de sécurité concernant les armes » donc avons eu la conscience tranquille.


-  Posséder une notoriété avérée dans le domaine de la collection, pour ses activités « culturelles, scientifiques, techniques, éducatives, muséales », par une collection reconnue ou encore par des publications sur le sujet. Entrent également dans cette catégorie ceux qui ouvrent des expositions au public, font de l’information historique dans le milieu scolaire ou organisent des reconstitutions.
Au moment de la demande d’attestation, ceux qui sont dans ce cas devront nous fournir des éléments qui nous permettront d’apprécier la réalité de cette notoriété. Ces éléments pourront être téléchargés sur le site ou adressés par courrier. C’est ce que l’on appelle une attribution « sur titres ».

-  Pour les autres demandeurs il leur suffira de passer un test de connaissances générales et de sécurité, sous forme d’un QCM (Questionnaire à Choix Multiple) qui permettra de les reconnaître comme collectionneurs et de leur délivrer l’attestation nécessaire.

Une preuve suffisante

Avec les premières demandes d’attestation, nous avons parfois eu des difficultés à établir la notoriété des demandeurs alors qu’il s’agissait de véritables collectionneurs.
En effet ; beaucoup nous ont fourni des photos de leur collection ou de leurs activités de reconstitueurs. Ces images étaient superbes et convaincantes en tant que tel, mais rien ne nous permettait de les relier au demandeur lui-même. Un esprit un peu tordu aurait pu les « piquer » sur « Google » et se parer des plumes du paon en prétendant que c’était lui ou sa collection ! Mais à ce petit jeu, la supercherie ne durera pas très longtemps.
Donc ce qu’il nous faut en plus de ces photos, c’est un ou plusieurs documents probants permettant de faire le lien sans équivoque entre le demandeur et les images qu’il nous présente. De façon à éviter des échanges multiples de mails.
L’idéal étant l’article de presse où le collectionneur est nommément cité en tant que tel. Mais ce n’est pas toujours possible, alors creusez-vous les méninges pour trouver les moyens de nous convaincre. Nous sommes faciles à convaincre, il suffit de nous donner du concret...
Dans un cas, nous avons proposé au collectionneur de se faire photographier dans le contexte de sa collection, avec sa CNI brandie en évidence. Bien entendu cela n’empêche pas la supercherie, mais au moins cela laisse des traces.

 

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