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Article paru dans la gazette des armes 526 de janvier 2020

Dérives et injustices en matière d’armes

jeudi 30 janvier 2020, par Jean-Jacques BUIGNE fondateur de l’UFA

Alors que l’on devrait respecter « la trêve des confiseurs » du début d’année 2020, nous avons choisi de mettre la lumière sur certains désagréments vécus par des amateurs d’armes en prenant des exemples vécus. Mais rassurez-vous, notre monde de passionnés reste enthousiasmant.

Il ne s’agit pas de critiquer la règlementation des armes ou ses praticiens, mais de mettre en lumière les désagréments que vivent les amateurs d’armes dans leur quotidien. Commençons par un tireur qui, à la suite d’un accident, a été pointé du doigt et a dû supporter de lourdes conséquences démesurées qui se sont enchaînées.

Dénonciation

Un tireur parisien est victime d’un incident de tir. Alors qu’il pratiquait le tir instinctif venu des USA en glissant l’arme de calibre 22 dans sa ceinture, le coup est parti le blessant à l’aine. Déplacement de la police puisqu’il s’agit d’une blessure par balle et du SAMU pour transport à l’hôpital. Il s’en est suivi naturellement un signalement à la préfecture caractérisantt « un comportement inquiétant, avec des agissements incompatibles avec la détention d’armes ».

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Dans une suite logique, la préfecture inscrit le tireur sur le fichier FINIADA et ordonne le dessaisissement de ses armes. Mais ce qui est moins banal est la forme démesurée qu’a pris la saisie. D’abord un soir, 6 policiers de la BAC essayent, sans succès, de le faire descendre dans la loge du concierge. Alors, 30 policiers en tenue de combat antiterroriste débarquent bruyamment chez le tireur en question, il y en avait autant dans les rues adjacentes. Ce dernier vit avec sa mère de 95 ans qui est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Elle est cadre retraitée de la Cour des comptes et décorée de l’ordre national du Mérite. Cela produit un vif émoi dans le quartier, comme vous pouvez l’imaginer…
Notons que de façon ordinaire, une saisie s’effectue plutôt le matin, l’heure tardive était motivée par « l’urgence de la situation ». Les policiers saisissent les 11 armes détenues avec autorisation et veulent emmener le tireur à l’hôpital psychiatrique. Mais son attitude calme et sa correction malgré les évènements psychodramatiques lui ont permis de rester à son domicile.

Une réhabilitation judiciaire

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Il s’ensuit un recours gracieux et contentieux avec certificat médical prouvant qu’il était apte à détenir des armes. En final, le Tribunal Administratif lui donne raison, il est effacé du FINIADA et récupère ses armes. Mais par la suite, impossible de trouver un club de tir qui l’accepte, il est devenu « persona non grata ». Il ne comprends pas, d’autant plus que, légalement titulaire d’autorisations de catégorie B, il doit effectuer ses trois tirs contrôlés annuels sous peine d’être dénoncé (encore) pour ne pas les avoir effectués et se voir supprimer ses autorisations. Explication : il apparaît dans les fichiers comme « blacklisté ».
En final un club de tir l’accepte parce qu’entre temps, il a été effacé du blacklistage.

Malgré tous ces mauvais souvenirs, il va donc pouvoir continuer de pratiquer paisiblement son sport, mais peut être en abandonnant ses méthodes de tir instinctif. Il en sera quitte pour avoir dépensé beaucoup d’énergie et d’argent.
Pensons aux tireurs de condition modeste, ils ne sont pas en mesure d’engager des procédures, en se faisant assister de façon efficace. Nous savons bien que bon nombre d’amateurs d’armes ont baissé les bras et ravalé leur rancœur, plutôt que d’entamer un recours.
De son côté, l’administration a publié une instruction ministérielle le 25 avril 2019 à destination des préfectures pour les encadrer dans leurs poursuites. Pour le moment nous n’avons pu encore consulter ce document

Voir aussi :
- Cet article publié dans la Gazette de janvier 2020 (PDF), fait partie d’un ensemble de trois articles dont : l’inscription sur une liste noire, le blacklistage et l’inhumanité vécue par les amateurs d’armes.
- Par crainte le Préfet peut ordonner une saisie ! Il suffit que « le comportement laisse craindre une utilisation de ces armes dangereuse pour elles-mêmes ou pour autrui. »
- Se faire effacer du FINIADA,
- Vie à l’intérieur du club de tir : comme dans toutes les associations, il est possible de contester le fonctionnement. Mais il y a toujours des dérives difficiles à vivre,
 

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