Accueil > Dossiers pratiques, études etc... > Médias, actualité et communication sur les armes > Presse & armes (articles, émissions...) > La Gazette des armes > Articles publiés en 2020, dans la Gazette des armes > Je veux parler à un être humain !
Article paru dans la gazette des armes 528 d’avril 2020
Je veux parler à un être humain !
mercredi 29 avril 2020, par

Il nous est tous arrivé de tomber sur des standards automatiques qui proposent d’accéder à différents services en appuyant sur une touche du téléphone. Et lorsque que le « système » tourne en boucle, de nous exclamer : « je veux parler à un être humain ! ». Alors que le numérique arrive à grands pas dans le monde des armes, c’est ce thème que nous abordons dans ce numéro.
Préfectures fantomatiques
Par mesure d’économie, les préfectures se regroupent en pôle départemental voire régional.
Les plus pessimistes des fonctionnaires vont même jusqu’à pronostiquer la suppression de nombreux postes, même des services entiers, dans le domaine règlementaire sensible dit « de sécurité publique. »
Il est clair que le phénomène de « numérisation et modernisation informatique » est nécessaire. Il faut remédier aux fragilités d’AGRIPPA qui remonte à 2004 et prendre à bras le corps la nécessaire modernisation informatique des services de l’État. Mais il faut se garder des effets pervers d’un passage brutal au « tout numérique ». Il y a eu des précédents...
Des relations humaines
Les services armes des préfectures avaient jusqu’à ces dernières années des relations réelles avec les usagers, les fédérations et les armuriers. Avec l’arrivée du numérique , une distance va inévitablement s’établir entre les citoyens et l’administration. Il est donc à prévoir que les tireurs, chasseurs et collectionneurs se retrouvent livrés à eux même et responsables à part entière de leur dossier de détenteurs d’armes. Ils devront nécessairement posséder des connaissances numériques et parfois techniques que tous sont loin de détenir. Le « pépé » adepte de « la gomme et du crayon » sera complètement perdu.
Le conseil que nous donnons à tous, est de mettre rapidement à jour votre dossier armes. Pour cela il faut demander à la préfecture un « relevé de situation AGRIPPA » pour contrôler si la liste des armes détenues est complète et faire supprimer celles qui ont été vendues depuis longtemps. Il faut profiter des quelques mois où il est encore possible d’avoir quelqu’un au « bout du fil », ce qui devient de plus en plus rare (voir encadré ci-dessous). Ainsi avec un peu de chance vous aurez un « être humain » pour vous conseiller et vous aider ; après les « robots » ne pourront rien pour vous.
Dieu merci nous sommes sauvés, le président Emmanuel Macron « veut replacer l’humain au centre et de rebâtir une nation de citoyens libres » .
Une administration virtuelle et spectrale !
|
Anticipation
Il faut aussi reconnaître que certaines préfectures ont pris les devants pour la qualité du contenu du futur SIA (Système d’Information des Armes) qui va remplacer AGRIPPA. Ainsi depuis plus d’un an, au moment de demandes de renouvellement d’autorisation de détention d’armes, elles ont demandé aux tireurs de communiquer l’inventaire des armes détenues. Cet inventaire devait être détaillé avec, outre les noms, matricules, calibres, beaucoup d’autres détails typologiques tels que les longueurs de canon.
A l’époque, les détenteurs se sont insurgés, car rien n’est prévu dans le CSI pour justifier de telles demandes. Mais dans cette procédure, c’était du gagnant-gagnant. Au moment du basculement général d’AGRIPPA vers le SIA, il devrait y avoir un minimum d’erreurs ou de doublons.
Dans un monde idéal, le challenge de l’administration serait :![]() ![]() |