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Jean-Jacques BUIGNE, fondateur de l’UFA
dimanche 9 juin 2019, par
On pourrait presque dire que Jean-Jacques Buigné (né en 1946) est tombé dans la marmite des armes anciennes quand il était petit. Histoire très banale au début, à l’âge de 14 ans, il trouve dans le grenier de sa grand-mère quelques armes anciennes. Après s’être coupé avec le sabre, il cherche au Musée de l’Armée à Paris, à reconstituer l’histoire de « son précieux trésor ». Et c’est ainsi qu’est née une passion qui ne le quittera plus. Puisqu’il a non seulement passé sa vie professionnelle, mais après sa retraite, il rempile. Mais avait-il vraiment pris sa retraite ?
Très vite il devient le « promoteur » de l’arme ancienne et se confronte aux journalistes qui voient dans l’arme un objet de violence. Mais pour lui c’est un objet lié à l’évolution des hommes. Lorsqu’il y a 40.000 ans le premier homme à s’être baissé pour ramasser une pierre et la lancer, il a inventé l’arme. Collectionner ou étudier l’arme, témoin de l’histoire, c’est toucher concrètement à l’origine de l’humanité. Et les mettre au grand jour revient à éradiquer la violence dont elles pourraient être porteuses. L’arme a sa place aussi bien dans les musées publics que dans les collections privées.
Dès 1969 il commence à vendre sur catalogue des répliques d’armes et « invente » la neutralisation des armes de guerre avec la goupille « mécanindus ».
En 1972 il fonde la Gazette des armes qui existe encore aujourd’hui avec un tirage important. L’idée est simple, de la couleur, beaucoup de photos avec d’importantes légendes, des articles proches des lecteurs. C’est le début d’une révolution : on parle enfin d’une passion qui se vivait jusqu’alors, cachée !
1980, c’est le déménagement à la campagne et la création de la Société Le Hussard. Nouvelle révolution : beaucoup d’armes, un catalogue avec l’historique de chaque objet, bref c’est le Manufrance de l’arme ancienne. C’est une réussite formidable qui suit l’évolution de la technique : informatisation en 1983, le minitel en 1995 et Internet en 2000.
La philosophie du Hussard est toute simple : faire aimer l’objet pour que ce soit le collectionneur qui l’achète et non le Hussard qui le vend. C’est aussi un rapport de confiance entre les collectionneurs et toute l’équipe.
C’est à cette même époque qu’il fonde l’UFA pour servir d’interlocuteur aux pouvoirs publics.
2008 il décide de faire valoir ses droits à la retraite pour se consacrer presque exclusivement à la règlementation des armes. Son but était de continuer de collaborer avec son ancienne entreprise, mais celle-ci a choisi des relations contentieuses. Alors infatigable, en 2012 il remonte un site Internet www.jjb-collection.com pour vendre des armes anciennes.
2012, Le Hussard ne survit pas à son départ, son successeur ayant lâché, a été repris par un affairiste qui lui non plus n’a pas survécu. Et contre toute attente, avant sa fermeture, cet ultime successeur à fait condamner Jean Jacques Buigné pour concurrence déloyale, de son point de vue il n’aurait plus le droit de vendre des armes. Heureusement que la Cour d’Appel de Grenoble à invalidé cette condamnation.
2012 c’est aussi le point d’orgue de l’action de Jean Jacques Buigné : après 12 ans de lobying inlassable, il a réussi à faire admettre la date de 1900 comme date charnière pour la définition des armes anciennes. Devant la Commission des Loi, il a défendu les collectionneur.
Toujours pour partager sa passion et son expérience, il participe à plusieurs ouvrages : la Règlementation des Armes (réédité 7 fois), les Marquages d’Armes blanches et le Qui est Qui de l’arme qui répertorie 22000 notices d’armuriers francophones sur 400 ans.
Mais ce qui caractérise surtout Jean-Jacques Buigné, c’est son infatigable croisade sur la règlementation des armes. Il commence en 1980 en fondant l’Union Française des amateurs d’Armes et obtient tout de suite l’élargissement des armes règlementaires françaises de calibre 11 mm, mais aussi des armes d’épaule européenne de la même époque. Puis en 1987 c’est une liste de 74 armes déclassées qui est publiée. Avec la première application de la directive Européenne, il commence en 1993 à militer pour changer la définition de l’arme ancienne. Et il ne lâche pas le morceau puis qu’enfin en 2010 la notion du millésime à 1900 commence à s’introduire dans les rapports officiels, et 2012 voit l’aboutissement de cette longue croisade : lors du vote de la loi à l’Assemblée Nationale, les mots collection ou collectionneurs sont prononcés 69 fois, du jamais vu !
Ainsi le armes anciennes sont reconnues publiquement par la loi, et le collectionneur, être pacifique, n’a plus honte d’avouer sa passion qui n’a rien de coupable.
2019 : l’UFA fête ses 40 ans, qui se confondent avec le propre parcours de Jean Jacques Buigné.
C’est aussi la mise en place de la Carte de Collectionneurpour laquelle l’UFA a reçue une délégation du Ministre de l’Intérieur.
Ses fonctions
Il est membre du bureau de la Chambre Syndicale de l’armurerie en tant qu’archiviste.
Depuis 1983, il est membre associé de La Compagnie Nationale des experts en Armes et Munitions près les Cours d’Appel,
Depuis 2016 il est le président de la FPVA Fédération des collectionneurs du patrimoine militaire.
En parfait accord avec son Conseil d’Administration, il n’a pas choisi, que l’U.F.A. rejoigne le Comité Guillaume Tell. Cela par souci d’indépendance, en effet si leurs buts concordent, leurs analyses, tactiques et stratégies divergent.
Article associé :
De la collection d’armes au sacerdoce !
Lobby : pour ses armes, il met la pression aux puissants.
Vidéo archives de l’INA du 27 janvier 1984., la cravate n’est plus à la mode, mais le discours n’a pas changé en 40 ans.
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