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Article paru dans la Gazette des armes n° 538 février 2021
Le musée de Ligny en Barrois
Problématique Musée Privée
jeudi 18 février 2021, par

Francis Guénon possède un petit musée militaire privé à Ligny-en-Barrois dans lequel il expose armes et matériels militaires des deux guerres mondiales. Dans cette collection qu’il a commencée à l’âge de 6 ans, il a mis « toutes ses tripes ». Connu dans toute la région, il réceptionnait toutes les découvertes de grenier.
- Francis Guénon a fait la une des journaux de l’Est. Et il faut croire que les journalistes ont reconnu en lui un véritable historien passionné des objets, parce qu’ils n’ont pas dit de mal de lui, c’est une modération rare de la part de la presse.
Il a même acheté spécialement une maison pour la présenter, mais dix ans après en 1994, il a dû fermer en raison de la règlementation relative aux établissements recevant du public (ERP), la mise en conformité des locaux aurait entraîné des frais insurmontables pour ce collectionneur. Chaque année, de nombreux petits musées privés ferment pour la même raison.
Précisons que son musée avait été contrôlé par la gendarmerie lors de son ouverture. Dommage, car l’inauguration s’était effectuée en grandes pompes avec personnalités civiles et militaires. Par la suite, le général Marcel Bigeard avait même honoré le musée de sa visite.
Mais un matin de mars 2019, une douzaine de gendarmes débarquent en force et, avec un va- et-vient de véhicules, toutes les armes à feu sont embarquées pour le greffe du tribunal, y compris les armes de chasse à canon lisse, les armes factices dans leurs étuis, les armes de starter de calibre 4 mm.
Puis le Banc d’Épreuve de St Etienne est venu faire le tri des armes devant être neutralisées et celles pouvant être rendues dans les locaux du greffe du tribunal.
- La justice a reconnu en lui un véritable passionné et a abandonné toute poursuite. Le collectionneur en est quitte pour pleurer ses munitions saisies, les objets « évaporés » et pour la dépense énorme pour une neutralisation d’épaves.
Le résultat est une facture de 8 000 € de neutralisation pour des armes qui, bien souvent ne relevaient pas d’une telle opération, du fait de leur état d’épave. Mais le plus cocasse est qu’un certain nombre étaient déjà neutralisées et le collectionneur se retrouve aujourd’hui avec deux certificats de neutralisation pour certaines armes !
En définitive, presque toutes les armes ont pu être récupérées soit parce qu’elles étaient en détention libre, soit du fait de leur neutralisation. Au retour, il manquait comme souvent en pareil cas un certain nombre d’armes, c’est ce que les collectionneurs appellent la « part des anges ».
A leur tour, les démineurs sont appelés pour contrôler les munitions. Ils embarquent indistinctement : munitions inertes, grenades et autres projectiles neutralisés, alors qu’ils avaient tous été vérifiés par le Service du Déminage dans les années 80. Ce travail de neutralisation était tellement bien fait, qu’à l’époque, le « déminage » avait proposé une embauche à Francis Guénon.
Concernant les munitions neutralisées de moins de 20 mm légalement détenues, il est déroutant de constater que seulement deux exemplaires de chaque sorte ont été « prélevés » et pas les autres. Comme si…
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Rel. L- 19/02/21