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Article paru dans la Gazette des armes n° 541 mai 2021
L’administration tend la main aux collectionneurs
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Nous avons vu dans notre article précédent qu’un dialogue constructif s’était établi entre les collectionneurs et l’administration. Ensemble, ils vont clarifier les règles qui permettront de déterminer si un modèle d’arme est à classer avant ou après 1900, pour celles dont cette définition est ambiguë.
Comme nous vous l’annoncions le mois dernier, les collectionneurs, les armuriers, le courtier Naturabuy et les experts de la compagnie des experts sont consultés par l’administration pour l’aider à définir « à base légale, constante, de façon claire et intelligible » une doctrine de classement des armes anciennes, la définition de modèle antérieur à 1900 étant souvent très vague et inadaptée…
Une première réunion s’est tenue en visio-conférence (voir encadré). Et les réunions vont se succéder jusqu’à ce que toutes les interrogations soient levées, qu’elles soient émises par des collectionneurs ou par les différentes administrations chargées de faire appliquer la règlementation des armes.
Demande de clarté
Ce qui ressort principalement de cette réunion, c’est le besoin de clarté pour chacun :
le détenteur est mû par le désir impérieux d’être en règle. Et souvent quand les foudres de la justice s’abattent sur sa tête, c’est parce qu’il ne « savait pas ! »,
gendarmes et policiers ont besoin d’y voir clair sur le classement d’une arme quand ils en découvrent une lors d’un contrôle routier ou d’une visite domiciliaire.
Depuis début 2020, nous avons relevé les classements erronés dans le RGA où des armes se retrouvaient surclassées en l’absence de texte de référence, semant la confusion chez les professionnels et les usagers et provoquant la colère des experts.
- Le trio qui a travaillé sur ce dossier fondamental pour les collectionneurs : Luc Guillou et Jean Pierre Bastié vices-présidents de l’UFA et Jean jacques Buigné le président.
Légitimité historique de l’UFA
Il est bien normal que l’administration se concerte avec l’UFA pour définir les armes de collection.
Rappelons que c’est notre association qui a réussi à graver dans le marbre la date de 1900. La démarche a commencé en 1999, et à l’époque, tout le monde nous traitait d’utopistes et de doux rêveurs. Mais à force d’obstination, nous avons pu au bout de 12 années, parvenir à transformer ce rêve en réalité. Et dans les années 2010/2012, les démarches auprès des parlementaires, présidence de la république et ministres, ont été régulières et nombreuses.
Quand la loi a été votée en 2012, nous avions présenté un projet libéral pour classer des armes dans la liste de dangerosité avérée. Mais nous n’avons pas du tout été suivis par l’administration qui a surclassé des armes qui ne le méritaient pas et même... qui n’existaient pas.
Depuis lors, nous avons bataillé pendant 7 années pour définir le modèle, et permettre la mise en place de la carte de collectionneur.
Début 2018, après un difficile « bras de fer », nous sommes parvenus à empêcher l’administration d’extraire la catégorie D du cadre législatif pour intégrer sa définition au niveau règlementaire.
Et quand l’administration nous a annoncé qu’elle entendait substituer dans la définition de la catégorie D, la date de fabrication antérieure à 1900 à celle de modèle, nous sommes montés au créneau avec la publication de trois rapports
Sortir de l’impasse
Le petit groupe formé du Président Jean Jacques Buigné et des deux vice-présidents Jean Pierre Bastié et Luc Guillou, a finalisé une doctrine possible qui a retenu l’attention de l’administration à ce stade.
il est en effet urgent de s’accorder pour que les sur-classements intempestifs figurant au RGA soient corrigés au plus vite. En effet, quand fin 2022 les détenteurs d’armes auront accès à leur râtelier numérique et qu’ils vont découvrir ce qu’il contient, certains ne manqueront pas de se retourner vers l’administration pour exiger des corrections. Et alors il sera difficile de répondre à autant de demandes en même temps.
Ce que l’UFA propose
Une fois que la doctrine aura été validée par l’administration, l’UFA se propose d’apporter sa pierre à la connaissance d’une arme aux caractéristiques peu ou mal définies de trois façons différentes :
Publier sur le site en libre accès, des fiches avec photos et quelques caractéristiques des armes pour lesquelles la question du classement peut se poser,
Proposer un service en ligne, un questionnaire dans lequel le demandeur placerait trois photographies et renseignerait quelques données techniques. Après étude du dossier, l’UFA délivrerait une « indication de classement » en fonction des textes en vigueur.
Organiser une formation sur deux jours, destinée aux professionnels qui souhaitent acquérir de nouvelles connaissances pour identifier les armes à feu de collection et comprendre leur classement dans le cadre de la nouvelle doctrine de classement des armes anciennes. Il s’agit de former des référents qui pourront ainsi agir dans leurs secteurs respectifs.
Étant entendu que toutes ces actions se dérouleront en bonne intelligence avec le SCAE dans un esprit de gagnant-gagnant.
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Une réunion en visio-conférence Dans une démarche d’ouverture résolument moderne, le SCAE a publié sur Facebook le communiqué suivant : « Le Service Central des Armes a réuni pour la première fois ce 1er avril 2021, un groupe de contact sur le classement des armes. Cette instance collaborative a pour premier objectif de définir puis de valider les axes solides d’une doctrine de classement des armes historiques et de collection qui soit pleinement opératoire. Ce groupe a également vocation à assister le SCA dans sa mission de classement de armes. Autorité nationale pour le classement des armes des catégories A1, B, C et D, le SCA va en effet pouvoir s’appuyer sur l’expertise et les connaissances de chacun des participants, à savoir : Les experts de la société civile (Compagnie des experts judiciaires / Union Française des amateurs d’Armes) Les représentants des professionnels des armes (Naturabuy, Chambre Syndicale Nationale des Armuriers , Détaillants en Armes et Munitions et le Syndicat National des Fabricants et Distributeurs d’Armes, Munitions, Équipements et Accessoires pour la Chasse et le Tir Sportif), Les experts des administrations (PN/GN) Les partenaires institutionnels tel que le Banc National d’Épreuve de Saint-Étienne. Le groupe de contact sur le classement des armes se réunira à un rythme bimestriel. »
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Nous n’aborderons le contenu de nos proposition et le résultat du groupe de travail qu’après que celui ci aura avancé dans ses discussions et que nous approcherons de la solution qui sera adoptée.
Rel. L- 26/05/21