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GAZETTE DES ARMES N° 452 avril 2013

Les collectionneurs en 1ère ligne !

Nouvelle règlementation.

samedi 23 mars 2013, par Jean-Jacques BUIGNE fondateur de l’UFA

« Bienveillance de l’administration », c’est ainsi que J’ai failli titrer cet article pour expliquer que le regard actuel des pouvoirs publics sur les collectionneurs avait évolué. En effet, compréhension, respect, et même un intérêt certain, pour la défense du patrimoine, ont été perçus. chez nos interlocuteurs attentifs à nos préoccupations.

Mais comme ce mois-ci, ce sont, essentiellement des informations partielles que je vous livre et qu’il y a d’autres sujets traités, je vais me contenter de rester mesuré dans mes propos.

Cependant, en ce printemps 2013, la collection a le vent en poupe, sauf, peut-être à Lyon...

Les collectionneurs tardant à être reçus par les autorités pour être consultés sur les décrets et arrêtés, nous avions craint le pire.

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Le revolver Nagant mle 1895 constitue pour l’administration un exemple de « dangerosité avérée ». En effet son prix souvent inférieur à 200 € est suceptible de le rendre accessible à beaucoup de gens.

Finalement une réunion s’est tenue au Ministère de l’intérieur [1] pour dialoguer sur les textes. Ce premier contact portait sur le décret principal qui fixe la nomenclature des armes, le régime des utilisateurs autre que collectionneurs, des professionnels et autres organismes : fabricants, armuriers, experts, musées, clubs de tir, forains etc...
Le but pour l’administration étant de soumettre rapidement ce texte au Conseil d’Etat et de le publier pour s’occuper ensuite du volet collection.

Une administration plutôt bienveillante

Le rendez vous à duré plus longtemps que prévu. Nous avons ébauché la définition des armes de collection. Notamment en ce qui concerne la liste complémentaire des armes à déclasser et celle des armes de « dangerosité avérée. » Vous avez pu lire dans le dernier numéro de la Gazette des armes pourquoi nous étions opposée à la référence d’une date de fabrication pour définir ces armes de « dangerosité avérée ».
L’administration nous a présenté ses arguments.
En résumé : « Il n’est pas possible que des armes dont il reste de grandes quantités, négociables à bas prix, soient à la libre disposition du public. Notamment le revolver Nagant, modèle 1895, dont la Russie à refabriqué à l’identique le modèle en 1935 ».
Mais nous avons perçu chez nos interlocuteurs une certaine compréhension et une volonté de respecter le collectionneur d’armes, avec même un intérêt certain pour la défense du patrimoine.


Bien sûr le chantier est important et il faut trouver un compromis qui respecte les souhaits de chacun, l’ordre public pour l’administration, et la collection d’armes historiques pour nous collectionneurs.

Nous devons nous revoir prochainement pour « plancher » sur la liste de déclassement. Nous y travaillons et la préparons depuis plusieurs années. Mais nous devrons sans doute l’adapter en fonction des critères retenus pour les deux listes. En fonction de ceux-ci, les listes seront plus ou moins longues, évidemment !
Les textes sur lesquels nous avons travaillés ne sont pas encore définitifs et un certain devoir de discrétion, vis à vis de nos interlocuteurs, fait que nous ne pouvons en dire plus pour le moment. Nous aurons le temps d’y revenir et de les détailler pour les lecteurs de la gazette.

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L’artisanat de tranché
Les soldats de la Grande Guerre ont réalisé de véritables œuvres d’art à partir de matières premières trouvées sur le champ de bataille. Les douilles d’obus d’artillerie que l’on trouvait alors à foison ont permis aux soldats d’occuper leur temps libre en réalisant des objets en laiton qu’ils décoraient artistiquement. Véritable art populaire, l’artisanat de tranchée rappelle aujourd’hui ce terrible conflit du XXe siècle.
Egalement, les ouvriers de manufactures ont occupés souvent leurs « heures
creuses » a faire des objets décoratifs qu’ils fabriquaient à partir de pièces détachées d’armes ou de munitions. Ces vestiges du patrimoine sont dans beaucoup de famille.
L’administration reconnaît qu’une douille décorée n’est plus une munition mais un « artisanat populaire. » Donc pas classé dans les 4 catégories de la réglementation des armes.

Tout n’est pas rose !

Il y a quand même un point qui est compliqué à résoudre, c’est celui de la collection de munitions. Bien qu’il y ait en France une association de collectionneurs de munitions, l’UFA a été la seule association à défendre les pyrothécophiliste.
 [2]
Nous n’avons pas réussi à faire introduire cette notion dans la loi votée. Piètre consolation, le décret prévoit la possibilité de faire neutraliser, par un armurier, les munitions d’un calibre inférieur de 20 mm. Mais les autres ?

L’administration avance qu’en autorisant la neutralisation des gros calibres, cela encouragerait la recherche d’explosifs sur d’anciens champs de batailles. Avec les risques que l’on connaît pour l’apprenti démineur maladroit. Mais cela interdit de fait à la détention tous les obus ou douilles de la 1ère GM qui souvent ont été travaillés dans les tranchées (voir encadré ci dessous). Il est inenvisageable de demander aux possesseurs de vases fleuris faits dans une douille de cal 75, d’aller faire poinçonner leur trésor à St Etienne. Le coût de l’opération dépasserait largement la valeur de l’objet. Il va donc bien falloir trouver une solution a ce problème.

Reste aussi le problème des épaves d’armes à régler.

Patience : les collectionneurs attendent déjà l’amélioration de leur condition depuis 74 ans. ils devront encore attendre quelques mois de plus.

 

[1le 22 février 2013 avec laFPVA,

[2Voir vidéo sur Youtube,e la table ronde de la commission des Lois du 10 janvier 2012,

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