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Gazette des armes n°441 avril 2012

La Belgique devrait revoir sa liste d’arme déclassées

mardi 27 mars 2012, par Jean-Jacques BUIGNE fondateur de l’UFA (publié initialement le 2 mars 2012)

Refrain bien connu : quand on veut tuer son chien, on l’accuse d’avoir la rage !

A Liège, un tireur fou d’origine étrangère a fait usage d’une arme semi-automatiquet (FAL) détenue illégalement et de grenades. Le puissant lobby anti armes de Belgique a saisi ce prétexte pour inciter le gouvernement à devenir plus restrictif en matière « d’armes à feu historiques, folkloriques et décoratives. »

Protestation des collectionneurs belges.

« On s’est rendu compte qu’après plusieurs années, la production de ces munitions était parfois relancée, permettant à ces armes, qui ne coûtent pas cher, de tuer », a justifié Mme Milquet. [1] La presse s’est lancée dans une campagne anti armes, en fait il s’agit surtout de revoir la liste des armes « déclassées », en particulier les armes de poing qui utilisent de la poudre sans fumée.

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Un tract qui circule en Belgique
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Cette liste d’armes en vente libre a été imposée au père de la loi [2] après la déroute électorale du PS en 2006 à cause de la loi Onckelinx, [3] il fallait faire quelque chose de favorable pour les collectionneurs. En effet la loi Onckelinx, prise à la suite de la tuerie d’Anvers, [[suite à un achat impulsif, un extrémiste flamand a tué deux personnes.] avait contraint de nombreux citoyens honnêtes de faire abandon de leurs armes sans dédommagement. La loi Belge de 1933 avait déjà été fortement modifiée par la loi de 1991, à cette occasion, les carabines ou fusils pour cartouches à percussion annulaire devenaient soumis à autorisation. Cette loi imposait l’immatriculation d’office et gratuite pour tout déclarant de telles armes. La population, en sa grande majorité, avait eu confiance et s’était mise en règle. A cause de la loi Onckelinx, des braves gens, n’ayant pas de motifs légitimes pour détenir de telles armes, ont dû abandonner leurs biens. Ils ont donc eu un sentiment de trahison.

La décision envisagée contre la liste d’armes déclassées libres doit normalement encore être soumise au conseil consultatif des armes (qui ne donne qu’un avis dont le président n’est pas obligé de tenir compte) et au Conseil d’Etat.
La parution au Moniteur Belge va prendre encore un certain temps.

Juste la liste

Si cette décision allait jusqu’a bout, il faut savoir qu’elle ne toucherait que les quelques 300 armes de la liste belge et non le milliers d’armes en vente libre qui étaient anciennement désignées sous le vocable « armes de panoplie » et aujourd’hui désignées sous le terme de « armes à feu d’intérêt historique, folklorique ou décoratif ». Cela regroupe toutes les armes fabriquées avant 1897, ainsi que celles exclusivement à poudre noire, d’un modèle antérieur à 1890 et pouvant être fabriquées jusque 1944. Ainsi que toutes les armes dont aucunes munitions adaptées ne sont plus fabriquées.

Liste d’exception

Il s’agit d’une liste d’environ 300 armes qui normalement, d’après les définitions, auraient dû être soumises à autorisation. Par exception, leur rareté, leur prix ou intérêt historique mis maintes fois en avant par les associations de détenteurs ont permis l’instauration de cette liste établie une première fois en 1991, avec des ajouts en 1996 et en 2007.

Sous le coup de l’émotion

Cette décision a été prise pour des raisons purement politiques et tout le monde sait qu’elle n’aura aucune incidence en termes de sécurité.

Mais quand on sait que la Belgique est un leader incontesté de l’exportation d’armement de petit calibre, c’est une situation pour le moins curieuse.


Il faut dire que déjà des fonctionnaires outrepassaient la loi pour embêter les exposants étrangers, dans les bourses aux armes.

 

[1Joëlle Milquet est Ministre de l’Intérieur,

[2le Flamant Philip Ide se désigne lui même comme le « père de la loi » qui poursuit de sa hargne, la détention libérale des armes,

[3loi Onckelinx du 8 juin 2006,

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