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Calibres maximums dans des stands ?

mardi 18 août 2020, par Jean-Jacques BUIGNE fondateur de l’UFA

Certains tireurs s’insurgent contre les directives données aux présidents de clubs par une ligue régionale. Ils les estiment abusives et mal rédigées. Et de surcroit, elles seraient en contradiction avec les conditions d’homologation sportive fixées par la propre commission de la ligue.

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Revolver automatique Webley Fosberry mle 1902, déclassé en catégorie D§g) par l’arrêté du 24 aout 2018.

Dans cette note [1], la ligue limite au calibre maximum du 45 ACP, les armes autorisées sur le pas de tir. Ceci exclue de fait l’usage de toutes les armes en calibre 455 Webley et 476 Eley.
Le revolver 11 mm mle 1873 devient interdit de séjour aussi bien dans les compétitions que pour la simple pratique du tir de loisir, du seul fait que seules les armes de poing anciennes à chargement par la bouche seraient acceptées.

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Le tir au revolver 1873 pourrait être impacté par cette disposition.

En résumé : Pour ce qui concerne les armes anciennes, ne seraient autorisées que celles qui se chargent par la bouche, ce qui de toute façon exclurait tout tir avec un S&W à brisure.
Et si les armes de poing modernes et anciennes sont limitées au .45, les armes anciennes longues à poudre noire ne doivent pas descendre en dessous du .40. Allez comprendre


Exemples :
- à 25 m, projectiles sphériques interdits à la poudre noire,
- à 25 m, armes anciennes uniquement à chargement par la bouche (donc aucune arme à cartouches métalliques !)

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Chasseurs
De même, les tirs de réglage de leurs armes par les chasseurs deviendraient pour la plupart d’entre eux prohibés, ceci dans un secteur fragilisé par la disparition programmée d’un stand majeur [2]
Or, l’obtention du permis de chasse nécessite comporte une épreuve pratique obligatoire. Les fédérations départementales de chasse seraient-elle en mesure de construire leurs propres stands ?

Cette note se fonde sur un rappel des directives fédérales, mais la seule à notre connaissance qui puisse se rapporter à la limitation possible des calibres est un document [3] qui n’en fait pas mention. Le seul texte qui existerait stipule notamment que « Les stands dédiés au tir sportif peuvent ne pas être conformes aux règles sportives de certaines disciplines » et poursuit « et doivent respecter les normes de sécurité générales »
Ainsi, les présidents de clubs ont toute liberté pour limiter les calibres en usage sur leur stand en fonction de la protection des usagers et des installations. C’est sur cette base de sécurité que le stand est homologué pour recevoir du public.

Confrontés à la menace de « sanctions coercitives » et autre « blacklistage », les tireurs sont contraints de se soumettre. Mais dans un club, c’est le président qui commande et qui doit rendre compte à la seule assemblée générale. Le tout est de savoir s’il appliquera les directives de la ligue ou s’il profitera de son autonomie juridique dans la gestion des calibres autorisés dans son club. Seul l’avenir le dira !

Un apaisement.

Dans une nouvelle note il est fait une différence entre le tir de loisir et le tir de compétition. La note de début septembre ne concernerait que le tir de compétition, les règles des choix de calibre pour le tir de loisir revenant exclusivement aux présidents de clubs.
Comme le nombre de tireur de loisir est très largement supérieur à celui des compétiteurs, finalement cette restriction n’aura que peu d’effet sur la vie des tireurs. Et dans la vérité vraie, c’est la majorité des tireurs de loisir qui permet de financer le tir de compétition, pas l’inverse.
Tout ce bruit pour pas grand-chose !

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Un stand de tir « délaissé » suite à divers mauvais usages.


Gestion d’un club, vécue sur le terrain

  • Quand le Président du club estime que ses installations sont prêtes, il sollicite la visite des spécialistes de la ligue.
  • Ceux-ci viennent physiquement contrôler le stand en général à trois personnes. IIs mènent leur inspection avec des critères précis, rien n’est laissé au hasard : le plan des installations, les protections pour les tireurs et les riverains éventuels, accès sécurisé pour les secours, etc. Bref, c’est une inspection de niveau ERP [4]
  • Ces spécialistes rédigent ensuite un compte rendu qui est transmis à la FFtir, il aboutit à l’homologation du stand. A noter que l’avis d’homologation reste muet sur les calibres : rien d’obligatoire, rien d’interdit.
  • Après réception des documents d’homologation, le président réunit son bureau afin de déterminer les calibres qui seront utilisés sur le stand.
  • Dans l’exemple que nous avons étudié, on retrouve :
    • armes de poing pour le 25 m du 22 LR jusqu’au calibre 50 (12,7).
    • armes d’épaule, le 50m, 75 et 100 m du 22 lr jusqu’au calibre 308. Pour les calibres supérieurs, il faut l’autorisation expresse et individuelle du président, qui est surtout donnée aux tireurs longue distance préparant des concours.
    • situation identique au 200 m qui est réservé pour les longues distances avec les mêmes calibres avec les 22 LR interdites.
    • ces décisions sont ensuite inscrites dans le règlement intérieur du club et portées à la connaissance de chaque tireur lors de la remise des licences.
    • De plus, les calibres autorisés sont affichés clairement sur chaque pas de tir. Le tireur ne peut les ignorer.
    • Le règlement intérieur est affiché dans le local d’accueil.
Si le club fait le choix de certains calibres, c’est pour protéger les installations qui coûtent cher et leur entretien encore plus cher. Lorsque elles sont « dévastées », il faut les remettre en état. La protection des installations, donc dans l’intérêt de tous.
Mais ce choix appartient au club et non aux instances supérieures du tir !

- La note qui fait débat, le complément d’information destiné à l’apaisement.
- Homologation d’un stand.
- Comment installer un stand de tir ?
- Rubrique : Fédérations et clubs de tir.
 

[1En date du 1er septembre 2020,

[3Création d’un stand-DIR TECH 2004/2005 DE/BB/JLC N° 1036.

[4Établissement recevant du public.

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