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Eléments d’armes (pièces essentielles)

samedi 29 mars 2025, par Jean-Jacques BUIGNE fondateur de l’UFA (publié initialement le 17 juin 2018)

Il s’agit d’un concept de la règlementation des armes. Celle-ci classe les « éléments d’armes » dans la même catégorie que les armes sur lesquels ils sont montés, c’est dire toute l’importance de cette définition.

La définition nous est donnée par l’article R311-1 du CSI.
- Partie 1 -19° « Elément d’arme : partie d’une arme essentielle à son fonctionnement : le canon, la carcasse, la boîte de culasse, y compris le cas échéant ses parties supérieures et inférieures, la culasse, y compris le cas échéant son ensemble mobile additionnel, le barillet, les systèmes de fermetures et la conversion » ;
Les autres pièces détachées ne sont pas classées parmi les éléments. Ainsi les silencieux (réducteurs de son) ne sont plus classés depuis le 1er août 2018.
Le texte qui donne la liste des « éléments d’armes » étant d’essence pénale, il n’y a pas la place à l’interprétation (art 111-4 CP).
- Nota : un canon n’est classé que lorsqu’il est chambré. Sinon c’est simplement un tube rayé.

Dans la pratique les éléments d’armes peuvent se résumer par : « canon, tête de culasse, ensemble de mobile de culasse, culasse, barillet, partie supérieure boite de culasse (upper), autres systèmes de fermeture, dispositif additionnel permettant le tir en rafale et conversion. »

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A noter que le tube réducteur n’est pas classé comme élément d’arme. Selon le SCAE, ce n’est qu’un dispositif additionnel, non nécessaire au fonctionnement de l’arme. Il ne s’agit aucunement d’un « élément d’arme », défini par le code de la sécurité intérieure comme une « partie d’une arme essentielle à son fonctionnement ».

Par contre les chargeurs continuent d’être classés bien qu’ils ne figurent pas dans la définition. Ils sont repris au paragraphe 27° « Systèmes d’alimentation des armes : constitués par les magasins faisant partie intégrante de l’arme, tubulaires ou intégrés dans la boîte de culasse, et les magasins indépendants de l’arme, réservoirs, chargeurs et bandes, fixes ou mobiles pendant le tir. » Ils suivent le régime de classement des Eléments d’armes des catégorie A1, B ou C selon leur destination.

On trouve également dans le même article la notion « d’éléments essentiels finis ou non finis. » Voir paragraphe 2° activité de fabrication.
« Fabrication, transformation, modification ou assemblage d’une arme, de ses éléments essentiels finis ou non finis » est reprise dans le paragraphe 7° Fabrication illicite qui étend cette notion à tout outillage ou matériel spécifique à la fabrication d’une arme.
Notons tout de même qu’un canon rayé, mais non chambré n’est pas considéré comme un élément d’arme, mais simplement comme un barreau de métal, même s’il est foré au calibre.

L’assemblage des éléments d’armes est considéré comme une fabrication et doit être opéré par un armurier autorisé. Sinon il s’agit d’une fabrication illicite [1].

Acquérir un élément d’arme classée en catégorie B.

Il faut une autorisation pour la catégorie B5°. Notons que la majorité de ces éléments ne sont pas compris dans le quota [2].
Pour l’instant la procédure d’acquisition/renouvellement se fait toujours papier et non via le SIA. Les éléments d’armes ne doivent donc pas apparaître dans les râteliers des détenteurs
Si vous voyez vos éléments d’armes sur votre râtelier, c’est qu’ils sont considérés comme des armes complètes et non comme de simples éléments : ils sont alors automatiquement comptabilisés dans votre quota. Il est donc nécessaire d’en demander la suppression et de continuer à en assurer la gestion sur support papier, tant que le SIA n’intègrera pas ces éléments.
Le renouvellement d’une autorisation B5 s’effectue par rapport à la date anniversaire de l’autorisation papier (au moins 3 mois avant), sans tenir compte de la date de l’autorisation unique.

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Sont des éléments d’armes : le canon, la carcasse, la boîte de culasse, y compris le cas échéant ses parties supérieures et inférieures, la culasse, y compris le cas échéant son ensemble mobile additionnel, le barillet, les systèmes de fermetures et la conversion. Cliquer pour agrandir.
A noter  :
- Les chargeurs étant classés mais ne constituant pas des éléments d’armes, ils ne nécessitent que de présenter la preuve de détention de l’arme concernée (dans la limite de 10 par arme).
- CERFA : les éléments d’armes doivent être déclarés séparément lorsqu’ils ne constituent pas un ensemble « fonctionnel. » Ainsi un canon et un boitier de culasse, n’étant pas fonctionnels à eux seuls, ils doivent faire l’objet de deux CERFA. Mais si la culasse est présente, même sans crosse, ils sont mécaniquement fonctionnels, alors un seul CERFA est suffisant. A condition que cet ensemble ne soit pas issus d’un assemblage qui, alors, constituerait une transformation.

Autres définitions :
- 20° « Elément d’arme neutralisé : partie d’une arme essentielle à son fonctionnement rendue définitivement impropre à son usage par l’application de procédés techniques définis ; »
- 21° Elément de munition : partie essentielle d’une munition telle que projectile, amorce, douille, douille amorcée, douille chargée, douille amorcée et chargée ;

Mod. PF-29/03/25

 

[1Définie par le 7° du III de l’article R311-1 du CSI : Fabrication illicite : Fabrication, transformation, modification ou assemblage d’une arme, de ses éléments essentiels finis ou non finis, ou de munitions sans autorisation ou sans avoir appliqué les marquages d’identification, à l’exclusion des opérations de rechargement effectuées dans un cadre privé à partir d’éléments obtenus de manière licite  ;

[2L’article R312-42 du CSI précise que les éléments d’armes ne sont pas pris en compte dans les quotas prévus aux articles R312-40 CSI à l’exception des carcasses ou le cas échéant des parties inférieures des boîtes de culasse.

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