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Commission européenne, mensonge ou incompétence ?
jeudi 4 novembre 2021, par
Quel crédit peut-on donner à la Commission européenne quand dans son rapport au Parlement européen et au Conseil de l’Europe en date du 27 octobre 2021, elle aligne les erreurs sur une affaire aussi grave que celle de Strasbourg ?.
Dans ce long document qui fait le point sur l’application de la directive (UE) 2021/555 du Parlement européen et du Conseil du 24 mars 2021, relative au contrôle de l’acquisition et de la détention d’armes, on peut lire au paragraphe 3 (3.1.3. Armes à feu anciennes) :
« Les armes à feu pouvant être considérées comme des « armes anciennes » sont parfois utilisées dans le cadre d’activités criminelles, comme en témoigne, par exemple, l’attentat terroriste survenu à Strasbourg en 2018, où 9 personnes ont été tuées et 11 autres ont été blessées. Néanmoins, l’annexe I, partie III, de la directive sur les armes à feu prévoit que les objets considérés comme des « armes anciennes » sont exclus de la définition d’une « arme à feu » et sont, par conséquent, exclus du champ d’application de la directive, ces objets ne relevant pas des catégories visées par la directive et étant soumis aux législations nationales. »
- Un "92 espagnol" à gauche et un revolver d’ordonnance français modèle 1892. Les deux armes n’ont rien en commun si ce n’est la munition et le fait d’avoir été règlementaires dans l’armée française. l’appellation "92 espagnol est un raccourci d’expression qui est source de mauvaise interprétation des textes.
Au-delà de ces aspects dramatiques et criminels qui ont marqué la France en décembre 2018, il faut raison garder et examiner avec attention les faits relatés par la commission.
Le bilan est certes épouvantable, mais il s’agit déjà de cinq morts et pas de neuf et bien de onze blessés. Mais c’est l’arme utilisée par le terroriste qui cumule le plus d’erreurs. Des erreurs empruntées à la presse du temps qui dans la majorité des quotidiens était qualifiée « d’arme ancienne du XIXème siècle ».
- Type de revolver produit entre 1917 et 1918 à Eibar en Espagne et déjà soumis à autorisation.
C’était une arme classée en catégorie B et soumise à autorisation !
En fait, il ne s’agissait pas comme on l’a trop souvent dit, d’un revolver réglementaire français modèle 1892 de la Manufacture d’armes de Saint Etienne (qualifié de « Lebel » par des journalistes dépourvus de toute culture), mais d’un revolver espagnol produit entre 1917 et 1918 à Eibar dans la péninsule ibérique.
Une version espagnole de Colt ou de Smith & Wesson en calibre 8mm [1] acheté par l’armée française en grande quantité pendant la guerre de 14-18.
Il est choquant aujourd’hui de voir une Commission supranationale établir des constats et des règles sur la base d’informations erronées, reprises dans la presse de l’époque sans un regard expert sur la véracité de ces assertions dépourvues de fondement.
Non, l’arme utilisée par le tueur n’était pas une arme ancienne, c’était un revolver classé en catégorie B, soumis à autorisation de détention, qu’a utilisé ce sinistre individu qui totalisait déjà avant les faits 27 condamnations pour des affaires de droit commun et qui était toujours en liberté.
Voir l’article : L’attentat de Strasbourg.
Consulter le rapport de la Commission au parlement européen et au Conseil sur l’application de la directive (UE) 2021/555 du Parlement européen et du Conseil du 24 mars 2021 relative au contrôle de l’acquisition et de la détention d’armes.
Rel. L- 05 /11/21
[1] Seul point commun avec le revolver réglementaire français