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Accident de tir sur arme neutralisée

lundi 8 juin 2020, par Julien LEVEQUE

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La radiographie montre le morceau de douille ayant pénétré l’index jusqu’à l’os, plus de peur que de mal oserions nous dire ?

A de nombreuses reprises des avertissements et des recommandations sont formulés dans les colonnes des revues spécialisées à l’attention des tireurs et ou collectionneurs. Il s’agit souvent de les sensibiliser sur la pratique du rechargement et le respect des principes fondamentaux de la sécurité, sur l’emploi à proscrire de vieilles munitions et bien sûr sur l’usage et la conservation des armes. Bref du bon sens qu’il faut répéter régulièrement pour les nouveaux pratiquants… et en piqure de rappel pour le reste de notre communauté.

Mais il faut aussi se méfier d’une certaine armes ayant connue un passé tourmenté. La réglementation de 2013 a permis de redécouvrir des armes militaires et d’en régulariser de nombreuses. On avait pu lire quelques articles alertant sur la possibilité de croiser des armes réactivées suite à d’ancienne neutralisation. Si la neutralisation est de nos jours un procédé irréversible (et surtout destructeur !) cela n’a pas toujours été le cas. Dans la première moitié des années 1970 on trouvait des armes brochées, qui plus est directement par des armuriers. Il s’agissait des fameuses goupilles mécanindus introduite dans la chambre après perçage du tonnerre. L’introduction d’une munition était alors impossible, le percuteur était souvent raccourci et l’intervention était invisible extérieurement. A l’époque des inconscients arrivaient à ôter les goupilles et tentaient un bouchonnage de son logement. Les résultats étaient souvent désastreux pour l’arme et le tireur. Depuis 2013, nous avons été vigilants et avons été témoins de plusieurs armes de ce type en possession de tireurs, la parade consistant à systématiquement inspecter l’arme et la chambre avant tout essai, voire de la confier à un professionnel pour contrôle.

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Le morceau de laiton après son extraction, il a été découpé à l’emporte-pièce par les gaz.
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L’instant d’après… les flèches indiquent le canal foré dans le tonnerre et la découpe dans la douille y correspondant. Les dégâts sur l’arme sont importants.

C’est la mésaventure qui est arrivée il y a quelques semaines à l’une de nos connaissances, un tireur sérieux puisque officiant dans l’une des meilleures armureries du sud-ouest. Détenant depuis plusieurs années un mousqueton Berthier en 8 mm Lebel en parfait état de conservation, il venait d’en conclure la vente. N’ayant jamais tiré avec celui-ci, il organisa un essai qui s’est avéré catastrophique. Le tir a été réalisé dans un piège à balle présent dans l’atelier de l’armurerie, l’arme étant positionnée verticalement et la main faible n’enserrant pas le fut, par chance. Au tir la crosse s’est disloquée, l’index du tireur étant touché. Plus de peur que de mal par miracle, car la main aurait pu être considérablement abimée. Le constat est sans appel, on distingue parfaitement le logement d’insertion de la goupille mécanindus, absente de la chambre, au tir la douille s’est découpée à cet endroit libérant les gaz qui ont détruit la crosse. Le morceau de douille a pénétré l’index jusqu’à l’os, nécessitant une opération chirurgicale pour l’extraire.
Dans le cas présent, les blessures auraient pu être autrement plus grave, le tireur s’en sort à « moindre mal ». L’occasion de rappeler à tous les amateurs d’être vigilants, de systématiquement contrôler leurs armes avant essais en procédant à un démontage complet et en inspectant soigneusement la chambre et le tonnerre. En cas de doute un armurier professionnel pourra se charger de ces opérations.


Voir également :
- Remise en étatd’une arme neutralisée,
- 4 fois neutralisées, à quand la 5ème ?
- Faire tirer une Kalachnikov neutralisée ?

 

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