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Article publié dans la Gazette des armes n° 568 de novembre 2023

La place de l’arme dans la société

jeudi 9 novembre 2023, par Jean-Jacques BUIGNE fondateur de l’UFA

Voici quelques jours, le syndicat des fabricants d’armes fêtait ses 125 ans d’existence de façon grandiose. Cela s’est déroulé dans les salons prestigieux d’Arts et métiers de Paris et tout le gratin des armes était présent.

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Le fil directeur de ce colloque était de mettre en avant la filière armurière, ne pas avoir peur d’en parler, être fier d’en faire partie. L’armurerie est une « petite » filière, mais stable. Pour l’administration et les politiques dont les interlocuteurs changent fréquemment elles représentent des référents sérieux et stables qui partagent la même passion.
Tous les adhérents du SNAFAM ont été acteurs de cet évènement. Ils ont participé à des tables rondes ou à un salon éphémère qui a mis en avant ce qui est fabriqué en France. Le côté vivant des activités autour des armes a été également très valorisé avec la présence des stands de tir FFTir (dont l’équipe des dirigeants de la FFTir), biathlon (avec la société KIWI) et le cinématir (avec la société Simultir Oise).

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Avec son petit côté rétro inscrit dans la modernité avec ses moyens vidéo importants, « l’amphi » des Arts et Métiers se prêtait tout à fait à un colloque qui inscrit le métier des armes dans la pérennité.

Fiers de sa profession

Yvan PHAM le président du SNAFAM pose dès le début, le sujet de la place et l’image de l’arme dans la société française : « Ne dites pas à ma mère que je travaille dans les armes, elle me croit pianiste dans un bordel » Quand on dit dans un dîner avec une certaine provocation que l’on aime la chasse, qu’on est amoureux des armes et qui plus est on est fabricants de munitions ou distributeurs d’armes, autant vous dire que la soirée est lancée. On pourrait être dealer ou proxénète que nous serions mieux acceptés. Mais nous assumons car nous sommes fiers de nos métiers « passions ». Nous aimons les armes, le tir ou la chasse, nous le faisons dans le plus grand respect des traditions, des lois et de la sécurité. Et c’est pour cela que nous avons travaillé main dans la main avec le ministère de l’intérieur et la CSNA pour mettre en place le LPN (Livre de Police Numérique) qui va encore plus différencier les gentils possesseurs d’armes que nous sommes, des méchants trafiquants qui opèrent en toute illégalité.
L’image des armes est généralement mauvaise en France notamment chez les citadins. Le regard vers l’Amérique avec ses armes en vente libre et le fameux 2ème amendement sont péjoratifs en France. Mais savez-vous quel est le pays qui possède le plus d’armes par habitant et qui pourtant connaît le taux d’homicide le plus faible du monde : notre voisine la Suisse. Ce qui montre bien que la possession d’armes n’est pas le problème en lui-même et que c’est l’état d’esprit qui l’entoure qui importe.

De très nombreuses interventions

Olivia Grégoire, Ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises est intervenue en vidéo et elle a rappelé que la filière armurière représente des « tiers de confiance » pour l’État.

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Jean Simon Mérandat a confié qu’il espérait que le portail SIA ouvre pour les tireurs probablement fin janvier 2024 au cours d’un évènement à Châteauroux.

A noter l’intervention brillante de la colonelle Marie-Laëtitia des Robert, sociologue qui fait partie de divers groupes de réflexion sur la défense et la résilience de la Nation.
Elle s’inquiète qu’à force d’éloigner à marche forcée les français de la culture des armes « pour des raisons d’ordre public », on crée les conditions d’une résilience impossible en cas de grand péril, que ce soit au niveau humain ou au niveau industriel. La souveraineté, c’est pouvoir avant de vouloir. Et l’actualité de ce mois d’octobre lui donne malheureusement raison...

Jean Simon Mérandat a rappelé que la transformation numérique vise à accompagner une simplification de la règlementation. Il a martelé que le SIA est fait pour les honnêtes gens et le FINIDIA absorbe les autres.
Aussi que le SIA est envié par d’autres États et qu’une « modélisation SAT » va leur être proposée.

Les très nombreux intervenants ont souligné tour à tour que ce marché de niches et de passionnés reste très dynamique et qu’il est détenu à 98% par des indépendants. Que souvent le public se méprend en exigeant la qualité française pour un prix chinois. Peu à peu les seniors sont remplacés par des jeunes qui apportent leurs idées neuves.
Ces objets très techniques doivent être « expliqués » au grand public avec pédagogie. A la fin du XIXe siècle on apprenait le tir aux enfants dans les écoles, et que cela serait le moyen de réconcilier la nation avec l’usage de l’arme de loisir.
Il ressort également que l’année 2022 qui a vu la mise en place du SIA d’abord pour les chasseurs, a été une superbe année pour la vente d’armes en général. Ainsi les professionnels sont confiants dans l’avenir.

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SNAFAM : Chambre Syndicale Nationale des Fabricants regroupe les Importateurs et Distributeurs d’Armes, Munitions, Équipements et Accessoires pour la chasse et le tir sportif. Cela va du fabricant industriel ou semi-industriel jusqu’aux artisans et importateurs. Créé en 1897, ce syndicat professionnel accompagne ses adhérents et leur donne toute l’information sur les évolutions législatives ou réglementaires les touchant directement dans leurs métiers. En tant qu’organisation représentative de 95 % de la profession, il défend les intérêts de ses adhérents, les représente auprès des pouvoirs publics et exerce actions de lobbying nécessaires.|

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L’ensemble des participants au colloque se sont retrouvés dans le Musée des Arts et Métiers pour la visite d’un « salon éphémère » présentant les métiers de l’arme. Pour ceux des familiers, il est possible de reconnaître sur cette photo, les membres du SCAE, les dirigeant d’entreprise et tous ceux qui sont partie prenante dans l’arme, sa promotion et sa défense. En bas à droite (veste rouge), Bertille Seive déléguée générale du SNAFAM qui a organisé ce colloque.

Rel. LV-30/11/23

 

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