Comment différencier une arme de catégorie A1-11 des autres catégories ?

Famille des AR15 et M16

dimanche 5 décembre 2021, par Une réunion d’experts de divers horizons

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Cette page fait partie d’une suite d’articles donc le but est de chercher à discerner les éléments factuels qui pourraient faire classer une arme dans la catégorie A1-11° [1] ou dans l’une des autre catégories et paragraphe A ou B.


Le M16 est la version militaire adoptée dans les années 1960 par l’armée américaine du fusil AR-15. Ce type d’arme a été décliné en de nombreuses versions automatique et semi-automatique. Et dans divers calibres allant du .222 Remington, .223 Remington (5,56 OTAN), .22 LR et .22 MAG. Il a été produit à plus de 8 millions d’exemplaires.
Dans cette page, nous resterons centrés sur l’aspect technique des armes de la famille AR-15 : elles utilisent un boitier inférieur et supérieur, ainsi qu’un ensemble mobile tous directement hérité ou proche de l’AR-15. Nous exprimons cela avec nos photos comparatives en bas de cet article.
Ne pas confondre avec les fabrications civiles semi-auto en .22 [2]. Ne reprenant souvent que l’apparence de l’AR-15, leur construction et leur fonctionnement sont généralement très éloignés de l’arme originale et rendent la comparaison ici hors de propos.

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Les déclinaisons du RGA sur les différents Colt M16
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Une arme d’épaule de type AR-15 est susceptible de relever des catégories suivantes :
- A2 1° s’il s’agit d’une arme qui possède la capacité de tirer en rafale (libre ou limitée) ;
- A1 11° s’il s’agit d’une arme qui pouvait originellement tirer en rafale mais qui a été limité au mode de tir semi-automatique. Le dessaisissement de ce type d’arme est obligatoire avant le 30 octobre 2022 [3] ;
- B 4° s’il s’agit d’une arme semi-automatique d’origine en .223 Rem (5,56 X 45 ou Wylde) ou 7,62x39 ;
- B 2° e) s’il s’agit d’une arme semi-automatique d’origine dans un autre calibre : .222 Remington ou .300 ACC Blackout par exemple ;

À noter que si l’arme est semi-automatique d’origine, dans un calibre autre que le .223 Rem et qu’elle a été transformé en répétition manuelle, alors son classement est bien en catégorie C 1° b) et non pas en B 2° e). Ne sont classées dans cette catégorie que les armes semi-automatiques qui ont « l’apparence d’une arme automatique » et non les armes à répétition manuelle.

Ces armes ont été produites par de nombreux fabriquant dans de nombreuses variantes, citons notamment à titre d’exemple : Armscor, Bushmaster, Cav Arms, Colt, Daniel Defense, FN, Hydramatique, Imperial Défense Service, Oberland, Olympic Arms, SDI (Sabre Defence Industries), DM (Sino Defence Manufacturing), Squires Bingham Co, Walther, etc…

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Boîtier inférieur (1) Le boîtier inférieur d’une arme type AR-15 (ici M16A1) nativement automatique et non modifiée. A : cran de la gâchette de tir automatique à la crête du chien. B : gâchette de tir automatique et son ressort logé sur leur axe dédié. C : Axe de la gâchette de tir automatique de son ressort, en place de le perçage réalisé sur le boîtier inférieur. Sur le boîtier inférieur, ce sont ses trois éléments qui autorise le tir automatique sur une arme nativement automatique, y compris sur celle doté d’un limitateur de rafale (M16A2...). L’ensemble mobile, doit lui aussi être compatible avec cette disposition, en possédant une surface d’appui capable de déclencher la gâchette de tir automatique à la fermeture.
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Boîtier inférieur (2) Le boîtier inférieur d’une arme type AR-15 (ici M16A1) nativement automatique et bridée en semi-automatique uniquement. A : cran de la gâchette de tir automatique a été arasé. B : la gâchette de tir automatique à été supprimé et l’axe maintenu en position par un point de soudure. C : l’axe de tir automatique est donc toujours présent, mais "indémontable" par de l’outillage à main : cette aspect est censé "neutralisé" le perçage dans le boîtier. Si toute les modifications réalisé pour brider en semi-automatique n’ont pas été réalisé sur un schéma identique (notamment concernant le perçage de l’axe de la gâchette de tir automatique, parfois re-percé à un diamètre supérieur), les modifications réalisé sont généralement proche de celle rencontré ici. L’ensemble mobile doit lui aussi être modifié pour parfaire cette transformation.
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Boîtier inférieur (3) Le boîtier inférieur d’une arme type AR-15 (ici S&W MP-15) nativement semi-automatique uniquement. On constate que le chien est nativement dépourvu de cran à sa crête et que le boîtier inférieur ne possède pas de perçage pour accueillir la gâchette de tir automatique, son ressort et son axe. Ce boîtier n’est donc pas conçu pour le tir automatique.

Il est possible de cliquer sur toutes les photos de cette page pour les agrandir afin de mieux observer les détails techniques.
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Ensemble mobile (1) L’ensemble mobile d’une arme type AR-15 (ici M16A1) nativement automatique et non modifiée. La flèche rouge désigne la surface du transporteur de culasse permettant de déclencher la gâchette de tir automatique en fin de course.

Il est possible de cliquer sur toutes les photos de cette page pour les agrandir afin de mieux observer les détails techniques.|
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Ensemble mobile (2) L’ensemble mobile d’une arme type AR-15 (ici de type M16A1) nativement automatique et bridée en semi-automatique uniquement. On note que la surface permettant de de déclencher la gâchette de tir automatique a été supprimé par usinage (puis la pièce a été re-phosphaté). Ici la partie cylindrique du transporteur de culasse a été conservé en son extrémité arrière de façon à conserver la partie arrière du transporteur de culasse complétement cylindrique afin de maintenir un appui homogène sur l’ensemble récupérateur contenu dans la crosse de l’arme. Ce n’est pas toujours le cas : parfois l’usinage est réalisé jusqu’à l’extrémité arrière du transporteur.
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(Ensemble mobile (3) L’ensemble mobile d’une arme type AR-15 (ici S&W MP-15) nativement semi-automatique uniquement. On note que le transporteur de culasse ne présente pas une surface capable de déclencher la gâchette de tir automatique, la surface habituellement dédié a cette fonction étant en net retrait par rapport à un transporteur de culasse compatible avec le tir automatique (cf. Photo Ensemble mobile 1).
Ainsi une culasse comportant un tel fraisage, ne pourra jamais être transformée pour une utilisation sur une arme automatique !

[1Armes à feu à répétition automatique transformées en armes à feu à répétition semi-automatique ;

[2Les carabines Jager AP-74 et autre ne sont pas à proprement parlé de la famille des AR-15 car elles n’en partagent que l’aspect et non la mécanique.

[3A notre connaissance aucun M16 full auto n’a été transformé en semi-auto dans un autre calibre qu’une munition de catégorie B4. En 6.8 SPC peut-être ?