A1-11° : entendu au stand

Billet d’humeur

lundi 1er novembre 2021, par Erwan

Le lendemain de l’annonce de l’interdiction des armes de catégorie A1-11°, ce dimanche matin jour de grande fréquentation de notre club de tir, les commentaires allaient bon train. Certains tireurs ne se tenant guère au courant de l’actualité de la réglementation, venaient d’apprendre la nouvelle et étaient atterrés. La plupart, qui avaient vu venir le coup et avaient été avertis par le bouche à oreille ou par internet étaient furieux, voire même pour certains, au bord des larmes.

Pas concerné !

Un tireur a eu la mauvaise idée de proférer l’ânerie suivante « moi, ça ne me concerne pas : je n’ai qu’un Schmidt Rubin K31 ». Inutile de dire que ce matin, ce crétin s’est fait beaucoup d’amis, outrés par son manque de solidarité.
Une telle remarque est la marque d’un esprit totalement borné qui ne prend pas assez de recul pour voir que les droits des tireurs sont sournoisement rognés chaque année.
Qui ne comprend pas qu’après les fusils d’assaut transformés, ce seront peut-être les semi-automatiques qui passeront à la trappe, puis les armes à répétition manuelle, dont le précieux K.31 de l’abruti de service !

Cette attitude de repli sur soi, témoigne aussi d’une mentalité totalement égoïste et d’une insensibilité au véritable traumatisme qui frappe certains de nos camarades de stand, détenteurs de deux ou trois armes de catégorie A1-11 qui vont être spoliés sans la moindre contrepartie financière de pièces auxquelles ils sont attachés

L’Etat oserait-il ainsi maltraiter les passionnés de motos ou d’automobiles ? Décidément, les tireurs sont de bonnes cibles (tout jeu de mot mis à part).

Triste anniversaire !

L’un de nos camarades rêvait depuis longtemps d’un fusil d’assaut suisse StG 57 converti en semi-automatique. Pour son soixantième anniversaire, sa famille proche s’était cotisée pour compléter ses économies, afin qu’il puisse s’offrir l’arme de ses rêves. Depuis cette époque, il tirait chaque semaine avec son Stg et l’entretenait amoureusement en caressant le rêve de le sortir un jour en compétition. Ce matin, dégoûté et démoralisé, il n’est même pas venu au stand. Chacun d’entre nous, pensant à lui, imaginait sans peine la difficulté qu’il allait avoir à annoncer à ses proches que son beau cadeau d’anniversaire serait bientôt confisqué pour être réduit à l’état de ferraille et qu’il allait peut-être même falloir qu’il paye pour arriver à ce résultat ! Cette situation est d’autant plus odieuse que ce sont souvent les tireurs les moins argentés qui ont choisi d’acheter un fusil d’assaut de surplus transformé en « semi-auto only », bien moins coûteux qu’une arme neuve d’emblée construite sans fonction de tir par rafales !