Le scandale des statistiques manipulées par la Commission
lundi 7 décembre 2015, par
Dans un mouvement de colère, Pierre Delsaux porte parole de la commission a déclaré dans la réunion du 7 décembre qu’en Europe, il y a eu 10000 morts sur dix ans. Comme il n’existe aucune statistique officielle, il est très fort, ou très affabulateur pour affirmer un tel chiffre. Consulter les minutes de cette réunion.. Il est évident que ce chiffre agglomère de nombreuses situations : suicides, forces de l’ordre faisant usage des armes etc...
Il est évident que ces statistiques mélangent toutes les armes, détenues légalement ou non, et incluent les armes utilisées par la police ou l’armée. Les meurtres, accidents ou suicides sont mélangées, alors comment dire que les armes à feu semi-automatiques à ressemblance militaires sont responsables ?
- Ma grand mère disait : "quand on veut tuer son chien, on l’accuse de la rage."
Nous avons pris comme exemple deux pays de l’Europe du nord comme symbole de la manipulation des chiffres par la Commission. Dans ces deux pays, les statistiques sont claires et certifiées. On est loin du gros mensonge des 10000 morts en dix ans.
De même le député Durand invoque le nombre de meurtres impliquant des armes à feu aux États-Unis en insistant sur le chiffre de trente-deux mille qu’il répète avec force sans pour cela préciser la décomposition de ce chiffre.
S’agit-il de meurtres perpétrés par des civils, par les forces de l’ordre ou les deux réunis ? Sont-il des meurtres de sang-froid, accidents de chasse ou domestiques, légitime-défense, bavures policières, tirs de forces de l’ordre réglementairement encadrées ?
On-il été perpétrés avec des armes détenues légalement, et ceux qui l’ont été avec des armes issues du trafic illégal ?
Un tel chiffre mériterait quelques explications, afin de bien re-situer les contextes dans lesquels ils ont eu lieu, ceci dans un soucis d’objectivité et de transparence vis-à-vis de la commission et à travers elle, des citoyens de l’union européenne.
Norvège
Par exemple en Norvège dans les statistiques que publie la police il y a eu 4 meurtres à l’arme à feu en 2014. On peut considérer que c’est normal pour 5 million d’habitants, mais il y 1,4 million d’armes enregistrées sans compter les fusils de chasse lisse qu’il n’est pas nécessaire d’enregistrer. Et encore ces statistiques ne détaillent pas s’il s’agit d’armes détenues légalement ou non.
Dans ces chiffres, le nombre de suicide par arme à feu n’est pas compté, car il est évident que l’accès aux armes à feu ne fournit pas aux gens la raison de mettre fin à leurs jours.
En Hollande les chiffres sont très faibles également, et pourtant il y a ce forcené qui à tiré dans un centre commerciale avec une arme qu’il détenait légalement. Mais l’autorisation lui avait été délivrée par erreur du fait qu’il avait été signalé pour suivre un traitement psychiatrique.
Suède :
En 2012 un chercheur respectable [1] a étudié dans les détails l’utilisation des arme à feu utilisées pour commettre des crimes pour la période 2000-2010.
Au cours de ces 11 ans, le nombre total de crimes référencé comme étant commis avec des armes à feu est de 447 pour les homicides volontaires ou non et 524 pour les vols de banque. Parmi ce total, seules 325 ont été jugées et 34 ont été écartées comme n’étant pas liés aux armes à feu. Mais au final c’est seulement 117 armes à feu qui ont été réellement utilisées Parmi elle, 27 étaient d’origine légales utilisées par leurs propriétaires ou qui leur avait été dérobé. Mais aucune arme automatique ou semi automatique n’a été utilisée. Les armes légales les plus couramment utilisées étant simplement le fusil de chasse.
Ce qu’il faut retenir de tous ces chiffre est que les statistiques officielles démarrent à 971 et qu’en finale quand on a bien décortiqué les chiffre on arrive à 117 utilisées réellement, ce qui fait 12 % des chiffres qu’on vous balance officiellement.
Notez la différence entre les cas signalés, 971 et la chose réelle, 117. Cela est de 12% du nombre initial. Ainsi sur 11 ans, seulement 15 armes à feu légales ont été utilisées, ce qui est dérisoire au regard des 2 millions d’armes à feu détenues légalement en Suède. D’autant plus que dans ce chiffre de 15 armes sont comprises les armes utilisées par les fonctionnaires de police, l’armée et le personnel de sécurité.
Finlande :
Un document donne les statistiques pour la période 2003-2013. Il y a une moyenne de 137 meurtres par an. Il apparait que 41 % d’entre eux ont été perpétués avec un couteau ou autre objet pointus et 17 % avec une arme à feu. Celles ci étaient détenues illégalement 56 %, les autres sont des armes de de chasse qu’il n’est pas nécessaire d’enregistrer.
Statistiques divers pays.
L’allemagne ne dispose pas de statistiques propres. Les seules qui existent mélange les braquages avec des jouets et les coups de feu tirés sur des panneaux de signalisation. Seules les statistiques régionales seraient crédibles, comme celle de Francfort par exemble (1998 à 2014). Il est intéressant de noter que la plupart des crimes sont faits avec des couteaux !
Statistiques en France
Les seules statistiques fiables que nous avons pu trouver est une étude de l’INSERM de 2002 et portent sur les morts par armes à feu sur 20 ans : 1979-1999.
On y relève parmi les causes de mort par armes à feu : 100 accidents mortels (accidents de chasse en majorité), 2026 suicides, 154 homicides auxquels il faut ajouter 327 blessures par balle, soit un total de 2607.
Le nombre de suicides est surprenant, mais en France, il s’en produit environ 10000 par an.
Aucune donnée ne permet de savoir si les armes en cause étaient détenues légalement ou non ni si au nombre des homicides figurent des cas de légitime défense ou d’usage des armes administratives par la police ou la gendarmerie.
De la penser que la statistique 2015 ferait figurer dans les homicides les meutres commis au Bataclan ou à Charlie Hebdo, qui sont en réalité des actes de guerre commis par les agents d’un mouvement étranger.
Bien entendu, ceux qui veulent interdire les armes manipulent ces chiffres à plaisir pour frapper les esprits et tenter de démontrer que la société serait bien plus sûre si toute détention d’arme à titre privée était intégralement prohibée. Personne ne semble penser que cela ne toucherait ni les tueurs de Daech, ni les dealers de la banlieue Nord de Marseille, qu’une bonne partie des meurtres par armes à feu seraient commis au couteau ou à la batte de base-ball, que les suicidés se pendraient, sauteraient à l’eau ou se jetteraient sous le train et que les accidents arrivent avec n’importe quoi !
Il existe bien des statistiques sur Wikipedia établies en 2014 avec l’origine des sources pays par pays.
Sur le site GunPolicy.org il y a de nombreuses statistiques.
Pour la France, les statistiques sur la criminalité publiées par le Ministère de l’Intérieur n’apportent rien. Quant aux statistiques de l’INSEE elles ne disent rien sur les armes.
% homicide /100000 pop |
population | Morts | |
Autriche | 0,18 | 8 608 000 | 16 |
Belgique | 0,229 | 11 259 000 | 26 |
Bulgarie | 2,35 | 7 185 000 | 168 |
Chypre | 0,24 | 876 000 | 2 |
République Tchèque | 0,12 | 10 535 000 | 13 |
Danemark | 0,22 | 5 673 000 | 12 |
Estonie | 0,3 | 1 315 000 | 4 |
Finlande | 0,26 | 5 475 000 | 14 |
France | 0,22 | 67 063 000 | 147 |
Allemagne | 0,2 | 81 276 000 | 163 |
Grèce | 0,59 | 10 769 000 | 63 |
Hongrie | 0,13 | 9 835 000 | 13 |
Icelande | 0,32 | 331 000 | 1 |
Italie | 0,36 | 60 963 000 | 219 |
Lettonie | 0,18 | 1 979 000 | 4 |
Luxembourg | 0,6 | 570 000 | 3 |
Macédoine | 1,07 | 2 071 000 | 22 |
Moldavie | 0,45 | 3 564 000 | 16 |
Pays Bas | 0,2 | 16 933 000 | 34 |
Norvège | 0,04 | 5 194 000 | 2 |
Pologne | 0,02 | 38 494 000 | 8 |
Portugal | 0,48 | 10 311 000 | 49 |
Roumanie | 0,04 | 19 822 000 | 8 |
Slovaquie | 0,18 | 5 426 000 | 10 |
Slovénie | 0,05 | 2 065 000 | 1 |
Espagne | 0,15 | 46 335 000 | 69 |
Suède | 0,19 | 9 816 666 | 19 |
Suisse | 0,23 | 8 265 000 | 19 |
Grande Bretagne | 0,05 | 65 081 276 | 32 |
Total | 517 089 942 | 1 159 |
Tous les documents officiels sur la directive et la proposition de modification. |
[1] Il s’agit de Björn Hagelin a travaillé à la fois au FOA (L’Institut de recherche suédois de la Défense) ainsi que le SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute).