Armurerie : Quelles Études pour Quels Débouchés ?

Parcours de formation pour devenir armurier

Un élève titulaire d’un Bac Pro de la filière Mécanique ou de la filière Bois devrait pouvoir intégrer directement le BMA (Brevet des Métiers d’Art) Armurerie en raison de son niveau de formation. Ce cursus s’étend sur deux ans au Lycée Benoit Fourneyron de St Étienne.

Alternatives pour les élèves sans formation en ajustage :
 Passer par un CAP : Si l’élève n’a aucune formation en ajustage, il est recommandé de commencer par un CAP afin d’acquérir les bases essentielles du métier et développer une dextérité manuelle. Il pourra alors demander une admission en BMA en cours d’année. Cette option, bien que bénéfique, allonge la durée de formation à trois ans.
 Faire un CAP et arrêter après un an : L’élève peut également intégrer un CAP, mais interrompre sa formation après la première année, une fois son diplôme obtenu.
 Passer un Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) Commerce Armes et Munitions : L’élève peut également passer un CQP Commerce Armes et Munitions auprès de la FEPAM en vue de solliciter un agrément d’armurier. Attention toutefois dans ce cas il ne s’agit pas d’une formation d’armurier au sens technique.

Informations pratiques et recommandations
Le nombre de places dans la filière armurière est très limité. Il est fortement conseillé de bien se renseigner en amont, en assistant aux journées portes ouvertes du Lycée Benoît Fourneyron pour rencontrer les professeurs et exposer ses motivations, , ou en contactant la FEPAM concernant le CQP, et de bien se questionner sur ses motivations et son projet professionnel (sous peine de possible désillusions).
Il n’existe un internat pour les élèves en armurerie, ce qui peut faciliter la formation pour ceux éloignés de leur domicile.

Les aspects du métier d’armurier
Le métier d’armurier peut être multiforme (armurier artisan, vendeur ou technicien en armurerie, gestionnaire d’une armurerie de détail, …). Dans tous les cas il requiert une vraie passion, une forte motivation et de multiples compétences, car il combine plusieurs dimensions :
  Technique : maîtrise des ajustements et assemblages des pièces d’arme, réglages balistique et optique, SAV, réparation.
  Artistique  : personnalisation et ornementation des armes.
  Historique : connaissance des armes anciennes et de leur évolution.
  Réglementaire : maîtrise de la réglementation et la classification des armes.
  Commerciale : connaissance des techniques de vente, connaissance des disciplines de tir sportif et connaissances cynégétiques pour apporter les bons conseils aux clients.
  Entrepreneuriale : gestion, finances, comptabilité, management, ….

Le Lycée Benoît Fourneyron, à l’instar de l’école de Liège, constitue une institution clé pour garantir un niveau de compétence élevé dans le domaine. Ces établissements jouent un rôle fondamental dans la préservation et la transmission d’un savoir-faire unique, essentiel à la pérennité et à l’évolution de la profession.

Le Lycée Benoit Fourneyron et la FEPAM dispensent des formations de haut niveau, mais qui ne couvrent pas l’ensemble des aspects du métier. Il faut garder à l’esprit qu’il est souvent nécessaire d’acquérir des compétences complémentaires en parallèle et que la maîtrise du métier exige de nombreuses années de pratique.

Il y a autant a faire dans la réparation que dans la vente.

Débouchés et perspectives d’emploi
Cinq principales branches s’offrent aux diplômés de la filière armurière :
  Les fabricants ou distributeurs : En France, cette branche est réduite à quelques entreprises, mais l’Italie offre régulièrement des opportunités de formation supplémentaire. Cependant, les places sont très limitées.
  La grande distribution : Des enseignes comme Décathlon ou Terres & Eaux recrutent occasionnellement des armuriers.
  Les armureries de détail ou artisanales : Elles recherchent des personnes qualifiées, mais les perspectives d’évolution et les salaires sont souvent limités.
  L’administration : Le Ministère de la Défense ou le Ministère de l’Intérieur recrutent des armuriers. C’est une alternative distincte.
 La voie royale : Vous pouvez aussi reprendre une armurerie ou en installer une vous-même après avoir suivi les obligations règlementaires pour ouvrir un commerce d’armes.

Facteurs influençant l’emploi
Les débouchés restent faibles, principalement liés aux départs à la retraite ou aux peu d’opportunités d’évolution.
La profession est dépendante des évolutions législatives et réglementaires liées aux armes (chasse, tir sportif, points de vente).
Malgré ces contraintes, il y aura toujours un besoin d’armuriers. A l’UFA nous avons plusieurs proches qui viennent de faire une reconversion professionnelle en devenant armurier. L’un a ouvert un commerce, un autre est salarié dans une grosse structure et enfin le dernier rentre comme armurier dans la gendarmerie.

En conclusion, Bien que le nombre d’armureries ait récemment augmenté en France, il est essentiel de rappeler que la pérennité et la qualité de ce métier reposent avant tout sur des formations solides et reconnues, comme celles dispensées par le Lycée Benoît Fourneyron. Tandis que certaines entreprises privilégient une approche purement commerciale au détriment de l’expertise technique, ces institutions demeurent les garantes de la tradition et de l’excellence du savoir-faire. Préserver le métier d’armurier passe ainsi par la mise en valeur des véritables professionnels, plutôt que par la multiplication de structures dépourvues de qualification.

Les plus :  Lycée Benoît Fourneyron, école d’armurerie de St Étienne ;  La rubrique sur les écoles d’armurerie ;  Pour ceux qui connaissent déjà les armes mais qui recherchent l’agrément d’armurier, il y a la FEPAM.