On ne nous dit pas tout !

La France, 3ème marchand d’armes

Article paru dans la Gazette des armes n°537 de janvier 2021

lundi 18 janvier 2021, par Jean-Jacques BUIGNE fondateur de l’UFA

Notre pays arrive juste derrière les États Unis et la Russie et, sous la présidence de François Hollande, nous avons battu tous les records en la matière avec 36 milliards d’Euros dont 20 à l’exportation. C’est un des rares secteurs industriels qui se portent bien : les usines tournent à plein régime.

Tout ceci est dû aux efforts concertés des ministres, parlementaires, militaires, diplomates, commerciaux, courtiers et autres lobbyistes dévoués au rayonnement des armes françaises. Chacun y voit son intérêt : les ministres visent à contribuer au budget de l’État, les parlementaires pensent à leurs électeurs et à la protection de leurs bassins d’emploi, les militaires veulent bénéficier d’une haute technologie, les diplomates bénéficieront d’une oreille attentive de divers États du globe qui souhaitent s’équiper en matériel performant et les industriels souhaiteront enrichir leurs « entreprises »...

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Basil Zaharoff, célèbre marchand d’armes russe en 1928.

Bref, autant de bonnes raisons pour se mobiliser pour vendre des avions, des bateaux, des chars ou encore roquettes, bombes ou radars. Quitte à mettre les « valeurs » de côté et se montrer peu regardant sur la nature de la clientèle.
Il faut dire que 160 000 personnes travaillent dans l’industrie de l’armement, cela représente des régions entières.

Certains s’interrogent sur l’attitude contradictoire et schizophrène de la France qui, d’un côté soutient politiquement et militairement la coalition de l’Arabie Saoudite et de l’autre déploie un volet humanitaire pour venir en aide aux populations.
Mais quand on vend des Rafale à un pays, c’est que l’on a suffisamment confiance dans la relation que l’on a avec lui pour s’engager dans une histoire commune de 25 ans ! Les ventes à l’export représentent désormais plus de la moitié des 180 avions commandés par l’État pour équiper l’armée française.

Tout ceci pour dire que les chasseurs, tireurs et collectionneurs, se trouvent brimés dans l’exercice de leurs loisirs avec des armes légères alors que la France vend du « lourd ». Comme on dit : « deux poids, deux mesures ! »