Lexique des amateurs d’armes.
A comme Arme à répétitions automatique, semi automatique, manuelle ou à un coup.
Employer le mot "juste" permet de mieux se comprendre.
jeudi 4 janvier 2018
Cet adjectif est intéressant car, dans le domaine de l’armement, il a changé progressivement de sens.
De nos jours, il est clairement défini par le chapitre 1er (dispositions générales) de la loi du 6 mars 2012, « relative à l’établissement d’ un contrôle des armes modernes, simplifié et préventif » :
« Arme à répétition automatique » : toute arme, qui après chaque coup tiré, se recharge automatiquement et qui peut, par une seule pression sur la détente, lâcher une rafale de plusieurs coups.
Avant la première guerre mondiale, le terme « automatique » correspondait plutôt au terme contemporain de « semi-automatique » :
« Arme à répétition semi-automatique » : arme, qui après chaque coup tiré se recharge automatiquement et qui ne peut par une seule pression sur la détente, lâcher plus d’un seul coup ;
Au début du vingtième siècle, le terme « pistolet automatique » désignait donc ce que nous appelons aujourd’hui un « pistolet semi-automatique ».
Comment est-on passé d’un terme à l’autre ? Dans les premières années d’existence des armes semi-automatiques, ce type de mécanisme était tout nouveau et le terme automatique désignait le mode de rechargement de l’arme, qui s’effectuait « automatiquement », sans intervention du tireur. Le terme employé était à l’origine « pistolet (ou carabine) à répétition automatique », la contraction de cette expression en « pistolet ou carabine automatique » a introduit une confusion entre le fonctionnement du mécanisme « automatique » par opposition à « manuel » et le mode de feu délivré par l’armée : « coup par coup » ou « par rafales »
A cette époque, les seules armes tirant par rafales étaient les mitrailleuses, parmi lesquelles on distinguait des mitrailleuses manuelles (au mécanisme actionné par la force musculaire du servant par le biais d’un levier ou d ‘une manivelle) et les mitrailleuses automatiques, dont le cycle de tir s’effectuait sans intervention du tireur et dont le mécanisme était actionné par la récupération de l’énergie développée par le recul ou par l’expansion des gaz de combustion de la poudre.
Au cours de la seconde guerre mondiale, la multiplication des pistolets-mitrailleurs à tir sélectif et l’apparition des fusils d’assaut, imposa une clarification du vocabulaire, qui ne se fit que progressivement.
L’appellation « fusil automatique » fut encore employée pour le MAS 44 mais elle laissa la place, dès l’apparition du MAS 49 au vocable de « fusil semi-automatique » (qui fut bientôt abrégé en « FSA »).
Cette nouvelle appellation, était destinée à différencier les FSA des fusils d’assaut possédant une véritable capacité de « tir automatique » (en langage courant : « de tir par rafales »).
Le pistolet semi-automatique français modèle 1950 conserva curieusement l’appellation de « pistolet automatique » .
Sans doute les pistolets à tir sélectif étaient-ils suffisamment rares pour que l’armée française n’éprouve pas le besoin d’introduire une distinction dans l’appellation de l’arme. Dans les années quatre vingt, un militaire cartésien tenta bien d’introduire l’appellation de « pistolet semi-automatique » (PSA), mais l’appellation ne fut guère utilisée par les militaires qui continuèrent à parler de « PA » (pistolet automatique).
Cette appellation continua à être utilisée lors de l’adoption du MAS G1, qui conserva lui aussi l’appellation de « pistolet automatique ».
Définitions du Code de la Sécurité Intérieure, art R311-1 [1].
6° Arme à répétition automatique : toute arme qui, après chaque coup tiré, se recharge automatiquement et qui peut, par une seule pression sur la détente, lâcher une rafale de plusieurs coups ; 7° Arme à répétition manuelle : arme qui, après chaque coup tiré, est rechargée manuellement par introduction dans le canon d’une munition prélevée dans un système d’alimentation et transportée à l’aide d’un mécanisme ; 8° Arme à répétition semi-automatique : arme qui, après chaque coup tiré, se recharge automatiquement et qui ne peut, par une seule pression sur la détente, lâcher plus d’un seul coup ; 9° Arme à un coup : arme sans système d’alimentation, qui est chargée avant chaque coup par introduction manuelle de la munition dans la chambre ou dans un logement prévu à cet effet à l’entrée du canon ; |
[1] Consolidé après la publication du décret n° 2018-542 du 29 juin 2018.