Les rétro-conversions

Lettre au Ministre de l’Intérieur

Tir à la poudre noire

mercredi 12 décembre 2007, par UFA

Depuis tous les temps, les répliques d’armes anciennes étaient assimilées aux armes anciennes. Il suffisait que le mode de fonctionnement reproduise celui de l’époque : balle plomb, poudre noire à l’exclusion des cartouches à étui métallique.
Mais les exégètes des textes, lors d’une réunion de la commission interministérielle en ont décidé autrement : il faut que la réplique reproduise une arme d’époque et pas seulement son fonctionnement. De nombreuses armes dites rétro-conversions ont été classées en 4ème catégorie, ce qui est un non sens.
Un amateur d’arme vient d’écrire au Ministre de l’intérieur pour protester contre cette aberration.

Monsieur le Ministre, je me permets de porter à votre connaissance ce qui me semble être une aberration de la législation actuelle sur les armes à percussion. En effet, les reproductions d’armes de la 8° catégorie sont classées logiquement dans la même catégorie.
Il en est ainsi pour les armes à percussion, comme les pistolets à chargement par la bouche, ou bien les revolvers à chargement par l’avant du barillet, ces armes fonctionnant avec de la poudre noire.

Cependant, certains constructeurs ont mis sur le marché, il y a quelques années, des reproductions d’armes à percussion centrale comme le revolver Colt 1873 Single Action Army, mais en effectuant une "rétro-conversion" qui les rend similaire dans leur fonctionnement avec les véritables revolvers à percussion.
Ainsi, ces armes fonctionnent dès lors comme des revolvers de la 8° catégorie comme le Colt Army 1860.
De plus, le chargement de ces armes est plus fastidieux, car il demande la dépose du barillet, et ces armes ne sont pas équipées des dispositifs des armes de 8° catégorie qui facilitent le chargement.

Auparavant, ces rétro-conversions ont été considérées comme entrant dans la 8° catégorie, mais une relecture des textes les a fait rentrer dans la 4° catégorie.
Il en est de même pour le Ruger Old Army, qui, bien que ressemblant au Remington New Army, mais n’en étant pas la copie exacte, est passé de la 8° à la 4° catégorie, et ce malgré un fonctionnement semblable.
Il y a fort à parier que de nombreux tireurs continuent à croire, que les armes dite à rétro-conversion qu’ils possèdent sont toujours classées en 8° catégorie, et ce en toute bonne foi.

En effet, comment comparer un revolver se chargeant par l’avant du barillet avec des balles rondes et de la poudre noire, et un revolver moderne en double action à chargement par cartouches métalliques et barillet basculant qui utilise, qui plus est, une poudre pyroxylée moderne ?

Les rétro-conversions n’avaient pour but que d’offrir au tireur sportif à la poudre noire des armes qui dépassaient de quelques années seulement le millésime de référence tout en offrant les avantages (et inconvénients) des armes à percussion de 8° catégorie .
Ne serait-il pas sage de reclasser ces armes en 8° catégorie en les désignant comme, par exemple, rétro-conversions à percussion de revolvers inférieurs au millésime 1900 ?
Ceci permettrait aux tireurs possédant de telles armes de rester dans la légalité, sans que l’ordre public, ni la sécurité des citoyens, ne soient remis en cause.

Vous souhaitant bonne réception, et vous remerciant de l’attention que vous voudrez bien accorder à mon courrier, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre de l’Intérieur, l’expression de mes sentiments respectueux.

François GRANDJANIN
60200 COMPIEGNE
Le 16 décembre 2002

Voir article sur les rétro conversions.