Nous nous sommes rencontrés il y a 40 ans, alors qu’il n’avait pas encore terminé ses « humanités » [1]. Mais ce qui a été le point d’orgue des relations entre les collections franco-belges que nous représentions, c’est la fameuse liste

Anticonformiste…
Sa simplicité bien réelle, son anticonformisme parfois moqueur, son absence de goût pour toute forme de hiérarchie pesante ou rigide le font aimer de beaucoup, détester cordialement ou sournoisement – tout est toujours affaire de personnalité – par les autres. Il s’impose cependant, au fil des années, grâce à une curiosité et une capacité d’étude incessantes, grâce à son vaste réseau d’amitiés et de contacts, comme le spécialiste le plus savant et en même temps le plus abordable, parmi tous ses collègues historiens travaillant au Musée.
Ce long travail commence au moment de l’incorporation de Paul Dubrunfaut en tant que milicien, qui le voit affecté au Musée grâce à ses premiers travaux dans le domaine de l’arme de collection et sans doute à quelques relations déjà utiles. S’il se fait apprécier très vite du Conservateur en Chef de l’époque, Mr. Edouard-Aimé Jacobs, et de plusieurs de ses collègues, c’est dès ses débuts en tant que collaborateur scientifique que notre jeune chercheur pourra donner sa pleine mesure.
…atypique….

Arrivant souvent en retard mais prêt à quitter le dernier le musée, présent
régulièrement le samedi ou le dimanche, ses vestes en beau tweed, ses chapeaux et ses pipes pareillement culottés, son allure rêveuse, en font un fonctionnaire plutôt atypique, même au sein d’un établissement consacré à l’histoire et au patrimoine culturel. Il est ainsi le premier Attaché à oser les jeans largement déchirés, mode encore à l’honneur aujourd’hui, sur les plus prestigieux podiums….
…historien infatigable…

Mais les défis sont énormes. Il faut vérifier – c’est souvent nécessaire – et poursuivre la nomenclature de dizaines de milliers d’armes à feu légères, rassembler les réserves dispersées dans tout le musée, définir et prendre de meilleures mesures de conservation, poursuivre et développer une politique d’acquisitions et d’échanges, qui devient l’une des plus productives parmi les différentes sections qui constituent l’ Etablissement.
…sauver le (son) musée.

Deux de ses défis personnels, parmi beaucoup d’autres, ont été un combat de longue haleine : créer une magnifique vitrine dédiée aux armes des souverains belges et enfin tout récemment (en juin dernier, juste avant les élections nationales et européennes), faire classer les salles historique et technique du Musée royal de l’Armée, dont la décoration scénographique est celle qui fut décidée et mise en place entre 1923 et 1927 par le premier conservateur, et dont on fêtera le centenaire d’ici 3 ans ! Ce fut un rude combat et, si le gouvernement a cédé, la guerre est toujours en cours : en effet, un 4
Parallèlement à ce long travail de spécialiste, aidé par une petite équipe dévouée, Paul Dubrunfaut reste disponible pour tous ses collègues.
Nous lui souhaitons donc, à ce moment important de son existence, longue vie et nouveaux succès.
![]() En 1968, Paul fait déjà de bons « cartons » avec sa carabine Diana.
Paul DUBRUNFAUT Conservateur-titulaire des collections d’armes à feu portatives du Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire. ![]()
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![]() Chut, personne ne doit savoir, c’est un secret ! |

On le voit avec sa carabine de Versailles avec laquelle il avait effectué une démonstration de tir pour la TV bruxelloise à l’occasion du bi-centenaire de la bataille de Waterloo.
Article réalisé avec la complicité, depuis Bruxelles, de Isabelle de Schoutheete et Etienne Reunis.