L’ordonnance du 14 juillet 1716, édictée par Louis XV et développée dans la déclaration du 23 mars 1728 énonce, entre autres dispositions :
« Ordonnons qu’à l’avenir, toute fabrique, commerce, vente, débit, achat, port et usage des poignards, couteaux en forme de poignards, soit de poche, soit de fusil, des baïonnettes, pistolets de poche, épées en bâtons, bâtons à ferrement, autres que ceux qui sont ferrés par le bout, et autres armes offensives, cachées et secrètes, soient et demeurent pour toujours généralement abolis et défendus. Ceux qui porteront sur eux lesdits couteaux, pistolets et autres armes offensives, cachées et secrètes, seront condamnés en six mois de prison et en 500 liv. d’amende. »

Ce texte fondateur réglementant l’usage des pistolets de poche et autres armes cachées aura force de loi pendant plus d’un siècle. Mais il n’empêche pas Damiens d’attenter à la vie de Louis XV dans les jardins du Trianon, le 5 janvier 1757 avec un vilain canif, il est vrai, une arme oubliée par la réglementation de 1728.
C’est une illustration supplémentaire qui prouve bien que ce ne sont pas les armes qui mettent l’état en danger mais la perte de légitimité et de respectabilité du pouvoir !