Lors d’une réunion récente avec un haut fonctionnaire, nous avons eu la promesse de revoir ensemble les données afin de rendre cohérente cette liste. Les collectionneurs s’accordent pour dire que l’administration s’est déconsidérée en commettant autant d’erreurs dans un texte règlementaire si court !
Examinons les incohérences :
Inconnues
La première erreur grossière est d’avoir compris dans la liste les carabines Browning 1892 et 1894.

Simplement elles n’existent pas. Il s’agit de répliques reproduisant les Winchesters, faites entre 1978 et 1985. Donc déjà classées en catégorie C. Et la firme Browning n’a été fondée qu’en 1927…
Dangerosité relative
Les collectionneurs regrettent le classement en C des Winchesters à leviers alors que ce sont des armes de prix qui les mettent hors de portée de ceux qui cherchent des armes de façon opportuniste.
On peut épiloguer sur le classement du système Berthier qui n’est que le Lebel avec le magasin Mannlicher, tous deux classés en catégorie D2.
Il y a aussi le revolver italien Bodéo 1889 classé en catégorie B alors que déjà lors de sa mise en service il était « molassonne ».
Les excès
En classant le Nagant russe et le Mauser 1896, l’administration a superbement ignoré que les premiers modèles sont rarissimes et faciles à discerner par rapport à ceux fabriqués postérieurement en grande série. C’est pour eux qu’il aurait fallu mettre un critère de sélection comme cela a été fait à tort pour le SA 1873.
Et les Colts SA ?
Les revolvers Colt SA mle 1873 d’un matricule supérieur à 192000 sont classés en catégorie B, ce matricule correspond à l’année de fabrication 1900.

Que voulez-vous que le collectionneur comprenne ?
Dans notre proposition au Ministère de l’Intérieur nous avions suggéré de ne classer que les Colts SA fabriqués après 1946. La raison était toute simple : la fabrication de ce modèle s’est arrêtée en 1941. Mais elle a été reprise par Colt de 1956 à 1984. Ce n’est pas une réplique au sens juridique, puisque que c’est la firme qui en a continué la fabrication. Le problème est que les matricules ont redémarré au numéro 1 pour se terminer au 66496. La seule différence est la présence des lettres SA devant ou à la fin du matricule.
En l’état actuel des textes, toute cette série est en catégorie D2 puisque les matricules sont inférieurs à 192000 et que ce ne sont pas des répliques. Et pourtant ce n’est pas ce que voulait l’administration.