Gazette des armes n° 436, novembre 2011
Le retour de Jean-Jacques BUIGNE
vendredi 30 septembre 2011, par
Nous avons été très étonnés de rencontrer Jean-Jacques Buigné au Salon de l’arme Ancienne d’Aix en Provence et, pour les lecteurs de la Gazette, nous lui avons posé quelques questions.
La Gazette : Quel accueil avez-vous eu à Aix en Provence ?
JJB : A ma grande surprise, J’ai été fêté par un grand nombre de collectionneurs que je connaissais depuis très longtemps et qui étaient très heureux de me retrouver dans ce cadre familier. Cela m’a beaucoup impressionné. Beaucoup m’ont parlé des armes magnifiques qu’ils ont pu m’acheter dans le passé. A tel point que l’un d’entre eux m’a déclaré d’une façon très touchante : " J’ai tellement de bons souvenirs avec vous, vous êtes présent partout chez moi dans ma collection. J’avais énormément apprécié ". Et un autre m’a affirmé que ce qu’il préférait était : « votre contact humain dans nos relations commerciales et nos longues discussions sur l’histoire des armes. »
La Gazette : en sorte vos " aficionados " regrettent le passé ?
JJB : D’une certaine façon oui. Ils rêvent encore des armes rares que j’ai pu leur proposer dans le passé et regrettent les éditoriaux que je publiais régulièrement. Un d’entre eux m’a même dit " lorsque je n’ai pas le moral, je relis un de vos textes ! "
La Gazette : Le monde des armes a été surpris par votre retour sur le marché ?
JJB : Oui, mais cela fait exactement 50 ans que je suis tombé par hasard dans les armes anciennes et au fond de ma retraite, il faut croire que cela me manquait.
La Gazette : C’est donc pour cela que vous redémarrez ?
JJB : La vie est un éternel recommencement et je reviens comme acteur sur le marché alors que je n’avais aucun stock. J’ai vendu ma collection depuis longtemps, riche du souvenir des pièces rarissimes qui sont passées entre mes mains. Il faut croire que les collectionneurs n’attendaient que cela puisqu’en très peu de temps j’ai pu reconstituer un stock suffisamment important pour ouvrir un site Internet qui sera officiel début novembre.
La Gazette : Mais pourquoi le faire en dehors de la société que vous avez créée et qui a été associée à votre nom pendant près de 30 ans ?
JJB : J’ai pris ma retraite du Hussard en juin 2009 et tout naturellement j’ai collaboré pour assurer la pérennité de mon ancienne société créée en 1980. A la suite de difficultés, la direction a changé et des relations contentieuses se sont instaurées avec les repreneurs. Vous comprendrez que je ne peux travailler dans de telles conditions, le monde de l’arme ancienne repose sur l’affect et la confiance,
J’ai une énergie à dépenser, mon travail sur la règlementation des armes étant en train d’aboutir avec le succès que l’on connaît, j’ai décidé de consacrer à nouveau du temps au commerce d’armes anciennes. je redémarre donc sous mes propres couleurs "Buigné Armes" !
- C’est avec grand plaisir que j’ai appris que Jean Jacques Buigné se relançait dans le commerce des armes de collection. Sa retraite de courte durée a été bien occupée à mener dans le cadre de l’UFA un combat visant à faire modifier notre législation. Le retour d’un certain style de contact avec la clientèle ainsi que d’une innovation permanente dans les méthodes de vente ou la nature de produits proposés ne peut qu’être bénéfique aux collectionneurs de souvenirs militaires de tous types.
Luc Guillou
La Gazette : en quelques mots, dites-nous quelle évolution du marché vous avez constaté au fil des années.
JJB : Aujourd’hui, les gens de ma génération se surnomment mutuellement les " dinosaures de l’arme ancienne " et notre jeunesse a été baignée par la recherche. En dehors du " Boudriot " et de quelques ouvrages grand public, aucune documentation n’existait à l’époque. Il fallait donc chercher seul, dans les musées et auprès des collectionneurs " érudits ". Le fruit de cette connaissance obtenu avec beaucoup d’efforts a fait notre bonheur. A tel point que j’ai fondé la Gazette des armes il y a juste 38 ans pour partager cette connaissance.
Aujourd’hui la Gazette des armes a publié 436 numéros pour diffuser l’acquis sur l’histoire des armes. [1] Une documentation phénoménale existe donc, qui permet aux débutants de commencer une collection avec un maximum de connaissances sur le sujet qui le passionne. Le collectionneur d’aujourd’hui peut posséder l’objet et connaître facilement son histoire grâce à l’accessibilité d’une bonne documentation.
Voir la réaction de Jack Puaud dans le "retour des dinosaures"
Dans l’immédiat il se réinstalle et reprend contact avec ses amis collectionneurs.
Mail.
ARMES-BUIGNE
BP 124 - 38354 LA TOUR DU PIN CEDEX.
On pourra le rencontrer à la bourse de Rungis.
[1] Rappelons que Jean-Jacques Buigné a créé la Gazette des armes en 1972.