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Les bataillons scolaires : une désaffection progressive

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lundi 6 août 2018, par lionrobe

Il faut sans doute voir dans ce « désinvestissement » une conséquence de l’institutionnalisation du patriotisme républicain qu’expriment à la fois la consolidation politique du régime et les réalisations dont il pouvait s’enorgueillir telles l’école de la République, la modernisation du pays, l’expansion coloniale.


Cet article fait partie d’une suite de trois articles :

- un élan national, il s’agit des premiers bataillons scolaires et des raisons politiques qui ont conduit à leur création,
- les jours de gloire, l’activité des bataillons scolaires va imprégner le quotidien de la population,
- une désaffection progressive, vous êtes sur cet article.


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« Ne joue pas les soldats, mon cher petit bonhomme,
Les sabres et les fusils ne sont pas des jouets.
Plus tard, tu en auras quand tu seras un homme »

En outre, à partir des années 1890, l’engouement commence à passer, les corps constitués passent de soutiens à opposants, Les milieux catholiques ne soutiennent pas l’activité des bataillons scolaires, arguant qu’ils retiennent les enfants le dimanche et rendent plus difficile leur instruction religieuse. Ils n’acceptent pas la concurrence que leur font les bataillons scolaires auprès de la jeunesse.

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L’armée est, elle aussi, malgré son implication, de plus en plus réticente, s’inquiétant du délai qui sépare le bataillon scolaire du service militaire et évaluant l’instruction, donnée par des cadres souvent inexpérimentés, à un niveau laissant à désirer, quand bien même un raccourcissement de 5 à 3 ans du service militaire permet de substantielles économies.

Enfin, les critiques se font de plus en plus virulentes au sein du corps enseignant. Dans ce milieu qui avait aussi considérablement évolué vers une gauche pacifiste et socialiste, on s’en tenait aussi à un patriotisme de raison.

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On se débarrassa alors du pesant décor militaire pour ne conserver que des exercices adaptés au jeune âge.
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Il devenait de plus en plus difficile de trouver des instructeurs civils ou militaires

Pour la grande majorité des instituteurs de la seconde génération, l’éducation avait perdu son « allure belliqueuse » tout en restant « massivement patriotique » jusqu’en 1914.

Cette innovation, très couteuse, va être un échec. Il était sans doute quelque peu illusoire de vouloir donner une formation prémilitaire à des éléments beaucoup trop jeunes pour l’assimiler sérieusement.

L’échec constaté amena bientôt la dissolution des Bataillons Scolaires. Dès 1890, le Conseil de Paris proposa de remplacer les exercices militaires par des exercices de gymnastique d’assouplissement, et cette fois encore l’exemple de la capitale fut suivi.

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